Le rejet principal de l’assainissement de Saharidj est récupéré 5 km plus bas, en amont à partir du lieu dit “Thamourt Ouzemmour” jusqu’à “Amara” dans la commune de M’chedallah. Il est utilisé pour l’irrigation d’importantes surfaces agricoles composées essentiellement d’oliviers mais aussi de nombreuses parcelles de toutes sortes d’arbres fruitiers.
Passe encore, quand il s’agit de l’irrigation des arbres qui possèdent chacun son propre “filtre naturel” composés de fibres qui empêchent toute impureté d’arriver jusqu’au fruit, mais quand on constante de visu des carrés de légumes, fèves, oignons, pommes de terre courges entre autres “abreuvés” de ces eaux usées ; on est en droit de se poser des questions sur les risques que présente la consommation de ces légumes ; de plus, l’important débit de ce réseau permet d’arroser des centaines d’hectares, l’eau de ce… ruisseau dénommé “Ighzer N’sed” est manipulée sans aucune précaution, il est fréquent de voir des jardiniers patauger et plonger les mains dans cette eau polluée, sans aucune précaution pour “brancher un tuyau” et ramener de l’eau dans leurs vergers respectifs. C’est ainsi que des centaines de tuyaux en PVC sont placés le long de ce cours d’eau et arrosent en permanence les terres limitrophes du ruisseau.
Un collecteur a été réalisé à Saharidj et destiné au départ au traitement de ce réseau d’assainissement, malheureusement cet ouvrage n’a pas servi plus de deux ans, faute d’entretien, il est hors d’usage à l’heure actuelle, l’intervention tardive des services concernés a été vaine pour sa remise en service et l’eau usée ne fait que “transiter” sans rien perdre de sa pollution et parvient aux vergers précités telle qu’elle sort des milliers de branchements individuels d’égouts du centre urbain de Saharidj et des agglomérations périphériques.
Même le cheptel de la région encoure sa part de risque, quand des éleveurs irriguent avec les mêmes eaux, des surfaces semées de trèfle, sorgo, orge qui sont destinés à l’alimentation du bétail et qui les consomme à l’état frais (en herbe).
La distance parcourue diminue sans doute, son taux de pollution en arrivant à l’endroit de son utilisation, mais le danger est loin d’être tout à fait écarté, d’où la nécessité absolue de “prélèvements et analyses” doublée d’une surveillance permanente vu le nombre des utilisateurs qui s’accroit chaque année et qui a fini par se généraliser.
Il va sans dire que le danger que présente ce rejet pour la population est double sinon triple, en période de grosses chaleurs et qu’un dispositif de sécurité doit être mis en exécution avant l’arrivée de l’été, à commencer par une campagne de sensibilisation.
Le tracé naturel de ce cours d’eaux usées serpente les habitations sur plus de 3 km et bien entendu, ses deux berges forment un territoire idéal pour la nidification de toutes sortes de moustiques, mouches et insectes qui n’attendent que le début de la saison sèche pour… partir en guerre contre les riverains auxquels, ils font endurer un véritable supplice durant la moitié de l’année, et qui passent des nuits cauchemardesques, un désagrément qui ne peut être évité qu’avec l’utilisation de“grands moyens” que seul l’Etat est en mesure de fournir.
O. S.
