Par Chérif Amayas
Ce qui devait n’être qu’une rencontre de football est devenu un affrontement diplomatique, et ce par la faute de l’Etat égyptien. Faut-il rappeler que le président Hosni Moubarek s’est rendu en personne à l’entraînement des Pharaons pour les exhorter à gagner en déclarant que “cette victoire renforcera la place de l’Egypte sur la scène régionale”. Cette arrogance de Moubarek n’a pas réussi à secouer la sérénité de l’Algérie et de son Président Bouteflika. Ce dernier n’a à aucun moment intervenu avant le match du Caire. Après cette arrogance affichée avant le match, les Egyptiens ont versé dans la manipulation la plus abjecte, au vu et au su de tous. Le guet-apens du Caire, qui a débuté par le caillassage du bus des Verts et la non-sécurisation d’un trajet de 800 mètres entre l’aéroport du Caire et l’hôtel, renseigne sur la lecture qu’ont faite les services égyptiens de l’instruction de leur Président. Les joueurs et les supporters algériens ont échappé à une mort certaine le 14 novembre dernier au stade du Caire. Si ce lynchage n’a pas été organisé par les officiels égyptiens, ils ont été au minimum complices en laissant faire. Face à cette arrogance et à cette manipulation, le Président Bouteflika, sans se départir de sa sérénité qui tranche avec les envolées guerrières égyptiennes, décide de prendre des décisions justes, rapides et efficaces: organiser le déplacement de nos supporters vers Khartoum. Les Algériens répondent présents et veulent tous partir au Soudan, n’était le quota de 9 000 places chacun dédié par la Fifa aux deux adversaires du jour. S’il y avait plus de fans des verts que ceux des Pharaons, les Egyptiens n’ont qu’à poser la question à leurs supporters.
Quant à nous, nous n’avons fait que supporter notre équipe nationale et nous continuerons à le faire. Cet épisode de Khartoum, la présence massive des algériens, le courage et la suprématie de notre onze national semblent déranger au plus haut point et perçus comme un signe qui ne trompe pas sur le retour de l’Algérie sur la scène régionale et internationale. Ce retour dans les arènes régionale et mondiale, et ce depuis l’arrivée de Bouteflika à la présidence de la République, ne manque pas de faire des jaloux dans le monde arabe. Hosni Moubarek est incontestablement celui qui en souffre le plus, au vu du champ libre dont il a profité durant plus d’une décennie. Le“Raïs” semble avoir compris que la récréation est terminée et que l’Algérie a repris sa place définitivement. Tant il est vrai que quand le premier de la classe est absent, n’importe quel cancre peut prendre la tête et prétendre être le délégué de la classe. Un match de football peut être aussi révélateur de l’état d’esprit des gouvernements. Ainsi, face à la panique, à l’arrogance et à la manipulation du Caire, Alger continue de lui opposer la sérénité, la sagesse et l’efficacité. En toile de fond de la rencontre footbalistique entre l’Egypte et l’Algérie, se déroule un autre match entre Moubarek et Bouteflika. Tout comme Aboutrika face à Chaouchi, Le “Raïs” a été terrassé par Boutef. L’art et la manière sont devenus les ingrédients indispensables dans nos victoires.
Ch. A.