Sanglier : un fléau ravageur pour l’agriculture

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Depuis l’évènement du terrorisme, la reproduction des sangliers se multiplie d’une façon alarmante, causant des dégâts incommensurables dans les récoltes, au point où nombreux sont les agriculteurs qui ont abandonné leurs activités de semences et plantations car systématiquement détruites par ces hordes voraces aussi ravageurs que les sauterelles.

En dehors de l’homme qui arrive à réduire le nombre de ces bêtes en les chassant, rien ne peut freiner leur reproduction qui se résume par deux portées par année et par femelle à raison de 15 marcassins par portée, soit un total de 30 en 12 mois ; la chasse ayant été interdite pour des raisons sécuritaires depuis plus de 15 ans, le retour des saisons à pluviométrie suffisante, a favorisé la survie et l’expansion de la faune dans toutes ses dimensions, tant végétale qu’animale.

Le surpeuplement des forêts pousse ces bêtes à s’aventurer jusqu’aux alentours des villes et villages, détruisant tout sur leur passage, ce qui ne va pas sans représenter un danger réel, même pour les personnes car les deux premiers mois qui précèdent la mise à bas, la femelle est excessivement agressive afin de protéger ses petits ; bien des citoyens ont été éventrés pour avoir essayé d’attraper un marcassin. En 2008, un citoyen d’Ath Ikhlef a été… sauvagement chargé par l’une de ces femelles et s’en est sorti avec des séquelles handicapantes à vie.

Arrivé à un certain âge, le mâle s’isole de la horde et devient ainsi “solitaire” cet état est bien connu des chasseurs qui le redoutent plus que la femelle car le mâle est armé de deux canines proéminentes et acérées, telles des poignards de chaque côté du hure, ajoutés à son exceptionnelle puissance physique et sa vitesse, il peut dépasser facilement les 60 km/h, il charge sans hésitation dès qu’il est dérangé, surtout en période d’accouplement, il fonce directement sur sa cible qu’il rate rarement et il n’y a que la balle qui peut l’arrêter et venir à bout de son épiderme aussi résistant qu’un pneu.

Le sanglier n’a que deux prédateurs : l’hyène qui s’attaque même aux adultes et le chacal qui arrive à chaparder quelques petits ; mais la reproduction de ces herbivores dépasse de très loin celles des carnivores prédateurs en plus des maladies qui réduisent sensiblement ces deux races de carnivores, telle que la rage. Une moyenne de 30 kg de nourriture par nuit est indispensable à un sanglier adulte. Les champs et les jardins qui reçoivent la visite d’une horde habituellement composée de 15 à 25 sangliers seront complètement détruits en une seule nuit; ils ne se contentent pas seulement de manger dès qu’ils tombent sur un jardin récemment irrigué, ils s’ébrouent dans la boue pour se débarrasser des parasites accrochés à leurs flancs, saccageant d’importantes surfaces de légumes, en prenant un bain de boue, ils s’attaquent aussi aux arbres fruitiers en les secouant énergiquement pour faire tomber les fruits et brisent les branches basses. De son puissant groin terminé par deux narines par lesquelles il libère un souffle qui n’a rien à envier à celui d’un compresseur ce qui lui permet de retourner la terre à la recherche des vers blancs et d’asticots dont il raffole.

La catastrophe pour un jardinier est le passage de ces bêtes sur ses terres, tous ses efforts seront réduits à néant en une seule nuit.

Le dernier recours des cultivateurs pour protéger leurs récoltes, c’est la pose de clôtures, malheureusement le prix du grillage galvanisé est hors de portée des petites bourses. En ramenant à un prix raisonnable le coût du grillage, l’Etat contribuera d’un côté à la baisse des prix des fruits et légumes et en même temps, élever le niveau de vie des petits agriculteurs. Certains fellahs ont recours à la pose de piège (collet) à base de câbles d’acier, un sanglier prit dans ce genre de piège subira une mort lente qui peut durer plusieurs jours, une atrocité insupportable que tout le monde réprouve.

Oulaid Soualah

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