»Je ne me force pas du tout pour chanter le cheikh »

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Kabyle.com : Azul fellak, M. Aït-Rahmane

M. Ait-Rahmane : Azul à tous les internautes de Kabyle.com et Azul à toute notre communauté de Montréal.

Pouvez-vous nous parler de cette grande passion que vous avez pour Chikh-El-Hasnaoui?

Dès mon jeune âge, j’adorais El-Hasnaoui. C’est lui en quelque sorte qui m’a orienté, indirectement vers la chanson. Lorsque, je suis parti chez lui dans sa maison à Nice (Côte-d’Azur). Il m’a pris en estime, et il était heureux de me recevoir à chaque fois. Je lui ai offert les disques 45 tours que je produisais en Algerie, ça lui faisait plaisir que je chante ses chansons et j’ai eu sa bénédiction. J’ai plusieurs photos de lui. Il m’a raconté toute sa vie et il y a de quoi écrire des livres. Il est parti en 1936 de la Casbah (orphelin, il a quitté la Kabylie et a été recueilli par une famille sans enfants Kzadri Amar, à la Casbah, qui l’a élevé comme son propre fils).

El-Hasnaoui a fait beaucoup d’études en arabe, il est de famille maraboutique. La raison de son départ était une déception : Il aimait Fadhma, mais ses parents lui ont refusé sa main en raison de sa fonction « Ameddah ». À l’époque c’était mal vu d’être un chanteur.

Votre voix dans les chansons est presque identique celle du Chikh, est-ce naturel ou forcez-vous à imiter celle du Maitre ?

Avec le temps, j’ai acquis certaines techniques vocales, je pense qu’il y a aussi quelque chose de naturel dans ma voix car je ne me force pas du tout pour chanter El-Hasnaoui. Chaque Maître a laissé un élève et je suis toujours apprenti de l’art.

Êtes-vous heureux de célébrer El-Hasnaoui à Montréal ?

Je suis très heureux et c’est un honneur pour moi que de partager cet hommage avec les miens qui sont ici à Montréal. Je connais les affres de l’immigration et j’espère que la soirée de samedi, leur plaira.

Y a-t-il du nouveau dans votre carrière d’artiste (nouveaux CD, spectacles, etc….) ?

J’ai un nouveau CD de chants engagés sorti cette année, et je prépare un autre pour 2010. J’espère que ça plaira au public.

Comment êtes-vous venu à chanson et depuis combien d’années ?

J’ai commencé à chanter en 1975 où j’ai participé à l’émission  » Ighennayen uzekkas, présentée à l’époque par Chérif Kheddam. J’ai interprété une chanson d’El-Hasnaoui et justement c’est de là, que le surnom El-Hasnaoui Amejtuh est venu. Lorque j’ai fini de chanter, Chérif Kheddam m’a dit : il faut qu’on t’appelle « El-Hasnaoui Amejtuh » et non Aït-Rahmane.

Un dernier mot Madjid ?

Je remercie en premier lieu, l’association qui m’a invitée, ainsi que tous ses membres. Je remercie également notre communauté qui m’a toujours encouragé et j’espère les voir nombreux samedi lors du spectacle.

Entrevue réalisée par

T. Ould-Hamouda pour www.kabyle.com

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