A quand la reconnaissance officielle ?

Partager

A ce jour, plus de 20 000 familles des victimes de la tragédie nationale ont été indemnisées dans le cadre de la loi portant sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale, le reste des dossiers est toujours sur le bureau du président de la République. Aussi, 80 % des dossiers déposés ont été satisfaits. Néanmoins, beaucoup de cas restent suspendus, notamment les victimes directes. De simples citoyens courent toujours pour que leurs dossiers soient pris en considération, aujourd’hui. Ils ont frappé à toutes les portes, en vain. Ils sont acteurs directs de la tragédie nationale, la décennie noire a littéralement transformé leur vie. Les victimes du terrorisme continuent à manifester leur mécontentement face à l’omission des autorités compétentes et exigent de ce fait un statut particulier qui les prendrait en charge. Même si le décret présidentiel n° 06-93 du 28 février 2006 relatif à l’indemnisation des victimes de la tragédie nationale a été d’un grand apport, il n’en demeure pas moins que certains cas ont été oubliés. Des victimes du terrorisme sont classées en deux catégories, les personnes ayant perdu un ou plusieurs membres de leurs familles, un père, une mère ou un frère ou un époux et qui sont dans l’incapacité de subvenir à leurs besoins, et l’autre catégorie, celle où des personnes sont devenues handicapées, ou ayant perdu des biens et dont un membre de la famille a été enlevé. Aujourd’hui, leurs revendications sont claires, bénéficier d’un fonds direct qui les prenne en charge. Des fonds sont déjà en place, notamment le fonds d’indemnisation des appelés victimes du terrorisme en Algérie, qui a été confié au ministère de la Défense, en vigueur depuis 2008. En effet, de nouvelles modalités en matière d’indemnisation des dommages corporels subis suite à un acte de terrorisme ou un accident survenu dans le cadre de la lutte antiterroriste en Algérie, viennent d’être décidées au profit des appelés et rappelés du service national et des retraités de l’Armée nationale populaire radiés des contrôles. Mais, des victimes du terrorisme soufrent toujours le martyre, alors que les terroristes ont bénéficié de certaines largesses, de même que les patriotes qui, néanmoins attendent toujours un statut particulier qui tarde à voir le jour. Durant la tragédie nationale, le terrorisme a fait des centaines de milliers de morts, conjugué à des cas nombreux de séquelles laissées sur des enfants, des vieux et des femmes. Ces derniers aujourd’hui demandent toujours réparation, en organisant des sit-in et des rassemblements sans qu’une oreille attentive les entende. Récemment et selon le coordinateur de la cellule d’assistance judiciaire pour l’application de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, Merouane Azzi, les dossiers d’indemnisation des victimes du terrorisme de différentes catégories se trouvent toujours sur le bureau du président. L’association des victimes du terrorisme en appelle au président afin de prendre en charge cette frange de la société, qui a longtemps souffert et continue de souffrir des dégâts occasionnés par le terrorisme, des revendications qu’elle souhaite se concrétiser au plus vite, mais les différentes requêtes, réclamations et récriminations se heurtent toujours à un silence pesant.

Hacène Merbouti

Partager