Froid et neige inquiètent la population

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Après près de deux mois de beau temps, faisant planer le spectre de la sécheresse, la nature reprend finalement, ses droits. Le froid vif de ces derniers jours fait craindre un hiver rigoureux. Les chutes de neige ne sont pas encore importantes, pour le moment. Cependant la grêle et surtout la baisse importante des températures l’annoncent pour bientôt. Les habitants des montagnes le savent par expérience et agissent en conséquence. Les discussions tournent autour de l’hiver qui, cette année encore, ne manquera d’en surprendre plus d’un. C’est le cas des locataires de certains quartiers qui s’attendaient à être alimentés en gaz naturel comme on le leur avait promis. On nous rapporte même que des ménages, sûrs de ne plus en avoir besoin, avaient déjà vendu leur bonbonne de gaz butane. Dans les villages, l’heure est au stockage du fuel et du bois de chauffage. La mauvaise saison se prépare, dès le mois de septembre. Les camions de mazout ne cessent de ravitailler les stations d’où s’approvisionnent les villageois. Cependant, bien que l’hiver soit long, les réserves ne sont pas aussi importantes que durant les années fastes. Le coût de la vie a imposé d’autres habitudes. Le temps est à la restriction. Les réserves de carburant ne vont pas au-delà d’un à deux fûts qu’on garde “au cas où”. On préfère s’approvisionner par petites quantités, quotidiennement. On remarque, à longueur de journée, des pères de famille et même des enfants, trimballant des bidons de cinq litres de mazout. La scie, qui n’a pas eu de répit pendant l’été, reprendra, dès le retour du beau temps, sa destruction inexorable de la forêt. Des gestes qu’on ne condamne pas ici, au regard des difficultés auxquelles font face les ruraux, particulièrement, en période hivernale. Ils sont nombreux à abandonner le fuel qui génère des dépenses “superflues”, pour se rabattre sur le bois. Quant à la protection de l’environnement, on en reparlera après le froid qui n’est, d’ailleurs pas, leur seule préoccupation. Les chutes de neige de l’hiver 2005 sont encore vivaces dans leur esprit. On se rappelle qu’à l’époque, la région était demeurée isolée, durant plus de quinze jours. Dans les commerces, il ne restait plus que des bonbons. Des familles entières s’étaient retrouvées complètement démunies et n’avaient pu survivre que grâce à la solidarité des proches et des voisins. C’est dire que l’hiver et la neige sont attendus avec l’inquiétude de voir les routes coupées à nouveau et les denrées alimentaires épuisées. L’image des gens heureux, s’amusant dans la poudreuse, reflétée par les cartes postales, est en réalité, qu’illusion.

A.O.T.

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