Se présentant comme le porte-parole des populations “angoissées” par la pénurie des vaccins et notamment ceux destinés aux enfants de trois à six mois, le président de l’Assemblée populaire de la wilaya de Béjaïa, récemment, interpellé, par courrier, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière sur les risques encourus par la population du fait de cette carence. “Il est vrai que la santé a un coût mois aussi elle n’a pas de prix”, écrit Hamid Ferhat pour qui le volet présent doit primer sur le volet curatif dans la politique sanitaire nationale. Il estime que l’omission de certaines étapes vaccinales risque de faire ressurgir des maladies qu’on pensait éradiquées. L’opinion exprimée par le P/APW recouvre en fait une inquiétude générale quant à la pertinence de certains choix effectués par le département de Saïd Barkat. Alors que l’angoisse étreint le monde avec la progression foudroyante de la grippe porcine, on s’est paradoxalement, passé cette année de la vaccination générale contre la grippe saisonnière. Une opération conduite durant trois journées seulement par les secteurs sanitaires en direction des seules personnes jugées vulnérables, alors que la wilaya vient d’enregistrer son premier cas de grippe porcine et que le pays enregistre ses premiers morts, la vaccination contre ce nouveau mal n’est toujours pas disponible. L’hiver dont ces derniers jours ont donné un avant-goût de la rudesse risque d’aggraver la situation sanitaire.
Les populations déjà privées du vaccin contre la grippe saisonnière ne risquent-elles pas d’être une proie facile pour le virus AH1N1 qui outre d’avoir développé un foyer résidentiel présente des mutations inquiétantes. Ville aéroportuaire Béjaïa a d’autant à s’inquiéter qu’elle constitue d’une part une fenêtre ouverte aux quatre vents et de part sa topographie montagneuse, la wilaya est celle des hivers rigoureux, c’est-à-dire de températures propices à la propagation virale. Si la population ne présente pas de signes de grand affolement, elle ne retient pas moins son souffle en attendant l’arrivée des quantités de vaccin promises par le ministère de la Santé.
B. B.
