La course aux élections sénatoriales du 29 décembre prochain semble comme avoir définitivement entamé sa dernière ligne droite. Les candidats des partis en lice connus, les préparatifs organisationels achevés, il ne reste plus aux concernés que de se mobiliser et d’entamer… les premières manœuvres. Le Rassemblement national démocratique (RND) était l’une de toutes premières formations politiques à avoir tranché sur sa ligne de conduite par rapport aux prochaines sénatoriales. Les élections préliminaires, le choix du candidat, les axes de la campagne et les enjeux à gérer ont été discutés et entérinés au début du mois de novembre dernier, sans faire de vagues ni de mécontents. De ce fait, le collège électoral du RND, composé de 84 élus (dont 6 à l’APW), a jeté son dévolu sur la personne de Mohamed-Oulhoucine Meriche, un cadre universitaire du parti, aux fins de représenter ce dernier dans les élections du 29 décembre prochain. Lors des élections primaires du parti, tenus le 13 novembre dernier, quatre autres candidats étaient alignés aux côtés de M. Meriche. Le RND, bien que moins compétitif que “ses rivaux” en matière d’élus votants, compte jouer sa carte pleinement en espérant que des tiraillements internes affaibliront les deux autres partis en lice. C’est d’ailleurs ce qui explique l’attitude prônée par l’état-major du parti, laquelle consiste à ne pas faire de report de voix sous aucun prétexte. Une stratégie, il faut le rappeler, qui s’est avérée très payante. Pour le RND, lors des dernières sénatoriales où il avait été “proprement” trahi par ses alliés. Du côté du FLN, sérieux prétendant à ces sénatoriales, les choses s’annoncent, globalement, tout aussi “arrangés”. Saâdi Hanouti, vice-président à l’APW de Tizi-Ouzou, membre de la mouhafadha chargé des élus, et entrepreneur de son état, aura à charge de représenter le parti de Belkhadem le 29 décembre prochain. C’est le collège électoral du FLN Tizi-Ouzou, composé de 139 élus (dont 10 à l’APW) qui l’a plébiscité dans une séance publique tenue le 20 novembre dernier à l’INTHT. En présence de Mustapha Bendada et de Saïd Lakhdari, le mouhafedh de Tizi-Ouzou, sept autres candidats ont concurrencé M. Hanouti lors de ces primaires. Pour ce qui est de la stratégie d’action du FLN, et compte tenu de sa forte présence dans le collège électoral, tout porte à croire que celui-ci fera cavalier seul en investissant lourdement dans ses élus. Après tout, le FLN sait que si “tout se passe comme prévu” son candidat serait mathématiquement élu. Le jeu des alliances ne serait donc qu’une option alternative au cas où les coulisses décideraient de jouer au mauvais jeu. De par son expérience électorale, le FLN sait pertinemment que l’éventualité d’un revirement de dernière minute est plus que plausible. Donc la présence d’un “plan B” dans les manœuvres du FLN n’étonnerait presque personne, pas même leurs adversaires directs. Pour ce qui est du RCD, et même si beaucoup d’éléments concernant l’élection de Mohamed Ikherbane, l’actuel P/APW, pour représenter le parti lors de ces joutes ne sont pas disponibles à notre niveau, il n’en demeure pas moins que les échos recueillis çà et là autour du RCD fait ressortir que le parti a définitivement mis le cap sur la date du 29 décembre. Lors des primaires tenues récemment à Tizi-Ouzou, la commission ad-hoc, présidée par Saâdi lui-même, avait retenu deux autres candidats que Ikherbane. Il est à signaler que le RCD se présentera à ces élections avec un collège électoral composé de 132 élus. L’inconnue dans l’équation sénatoriale à Tizi-Ouzou demeure, sans conteste, le FFS. Forts d’un creuset électoral plus que conséquent, les 186 élus du parti auraient pû jouer un rôle déterminant et déterministe dans cette course. On ne sait toujours pas comment le parti d’Aït Ahmed compte gérer sa “confortable” position de neutralité, mais le recours aux alliances de coulisses et aux “ventes concomitantes” n’est pas du tout exclu. Les mœurs politiques locales ont toujours été entachées de telles pratiques.
Ahmed Benali