Les toutes nouvelles mesures prises par la dernière tripartite n’auront rien apporté de nouveau sur le plan du pouvoir d’achat, du moins pour ceux percevant des salaires dépassant juste le nouveau Smig La révision à la hausse du Smig à hauteur de 15.000 DA à partir du mois de janvier 2010 ne profite en aucun cas aux petits salariés dont le pouvoir d’achat ne cesse de dégringoler d’année en année. Bien au contraire, cette mesure de la tripartite qui a été systématiquement accompagnée d’une hausse sensible des produits de large consommation – comme cela a été prédit par de nombreux économistes – n’a fait qu’accentuer le malaise social, notamment auprès des couches moyennes et les foyers à faible revenu. Cette catégorie de la société est appelée pour ainsi dire à serrer davantage la ceinture, et ce en attendant des jours meilleurs. Des jours qui se suivent et se ressemblent depuis quelques années sans qu’il y ait un réel changement. Déjà, avec des revenus aussi bas, ces couches de la société avaient du mal à boucler les fins de mois et à subvenir à leurs besoins dans un contexte souvent marqué par une inflation galopante ainsi que des conjonctures inopinées et incontournables, (rentrée scolaire, Aïd, et Ramadhan). Comment le feront-ils désormais avec les mêmes salaires et dans cette nouvelle conjoncture caractérisée cette fois-çi par l’aggravation de l’inflation. Un tour au marché de la ville de Bouira et dans les superettes nous renseigne clairement sur cette tendance inflationniste. Une hausse spectaculaire des prix a été enregistrée ces jour-çi. Celle-ci a essentiellement touché les produits de large consommation tels que les légumes secs. Ainsi, pour les lentilles qui se vendait en pareille période à 80 DA le kilo, ces dernières affichent désormais les 130 DA pour un sachet de 800 g. Idem pour les pois chiche, les haricots et le riz dont les prix ont augmenté de près de 30%. Ces produits qui rentrent dans la composition des plats des familles moyennes et à modeste revenu en cette période hivernale se trouvent hors de prix et inaccessibles. Du coup, la plupart des ménagères vont se passer de ces produits et se rabattre sur des légumes de saison relativement à leur portée. Fort heureusement, les prix de la mercuriale, notamment ceux du tubercule, se sont stabilisés depuis quelque temps. Une aubaine pour de nombreuses familles qui trouveront là des produits de substitution. Toujours est-il qu’en l’absence d’une augmentation conséquente de salaires et des mesures urgentes allant dans le sens de l’amélioration du pouvoir d’achat, le malaise va s’accentuer et des pans entiers de la société seront livrés à la paupérisation et à une dégradation du cadre de vie des citoyens.
Djamel M.