«Je me suis retrouvé derrière la caméra malgré moi»

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La dépêche de Kabylie : comment êtes-vous passé en un laps de temps derrière la caméra ?

Sami Allam : en fait, je me suis retrouvé réalisateur malgré moi, c’est vrai que cette option est très instructive et importante dans ma vie. Néanmoins, je suis tout d’abord acteur, vu mes études en arts dramatiques au conservatoire central d’Alger. Ma première réalisation remonte à 2004, avec un clip pour le chanteur Hacène Abani et Karim Kada et en 2006 en réalisant un autre clip pour le chanteur Madjid et un court métrage intitulé “le curieux” qui d’ailleurs, a décroché le prix d’encouragement au festival national annuel culturel du film amazigh de Tlemcen en 2007. Mais ma meilleure expérience reste la co-réalisation du documentaire Hnifa, une vie brûlée avec Ramdane Iftini qui a réussi à décrocher plusieurs prix dont l’olivier d’or du meilleur documentaire au festival annuel culturel du film amazigh de Sétif en 2008.

La réalisation vous inspire ?

Il faut avouer que c’est là une chose qui me plait beaucoup, on est constamment en apprentissage, et permettez-moi de vous dire que même si je passe derrière la caméra, je reste toujours fidèle à mes premiers amours, car le métier d’acteur est irréversible, je me retrouve dans mes rôles, c’est toujours un défi de jouer, un rôle nouveau dans lequel vous puisez toutes vos forces pour être le plus naturel possible.

Parlez-nous de la pièce théâtrale dans laquelle vous jouez actuellement ?

Ce monologue est un cru puisé dans le répertoire du poète Mohia Abdellah qui raconte ce que ressent un mort qui tombe tout d’un coup au milieu de la route. Cette personne qui n’intéressait personne quand elle était vivante, car elle passait souvent inaperçue, se retrouva soudain un centre d’intérêt pour tout le monde.Un grand monde se rassemble autour de ce mort que j’interprète, des curieux, la police, la gendarmerie, la Protection civile et même des mouches et des fourmis.

En étant même mort, il n’est guère à l’abri et son cerveau constate, analyse et le renvoie à de précieux souvenirs de son vivant, une sorte de flash back de sa vie pas si important.

Justement, parlez-nous de votre expérience dans le théâtre…

J’ai débuté dans le théâtre jeune avec l’interprétation au sein de la troupe Assirem d’Azzazga de plusieurs pièces, ainsi en tant qu’animateur d’arts dramatiques dans le cadre associatif toujours dans la même région. Je me suis essayé à l’écriture et la mise en scène et entre 2007 et 2009 j’ai eu des rôles dans des pièces plus ou moins importantes, comme l’interprétation du personnage du «commandant Braudieu» dans la pièce de théâtre «Le foehn» de Mouloud Mammeri, l’interprétation du monologue «Ourgagh Mouthagh», «Sinistri», et des rôles « Rais El Diwan, El Chami, Don Quichotte et guerrier ». Le théâtre est quelque chose de magique dont je m’inspire beaucoup dans ma vie, je me ressource en quelque sorte.

Interview réalisée par Hacène Merbouti

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