Aminatou Haïder, la Sahraouie rebelle

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Elle est à son trentième jour de grève de la faim. La militante sahraouie des droits de l’Homme, interdite, par ailleurs de rentrer dans son propre pays par le Maroc, n’en finit pas de susciter d’abord des réprobations contre le Maroc ensuite, un élan de solidarité internationale en sa faveur. Aminatou Haïder, représentante en chef des Sahraouis, en lutte pour le recouvrement de l’indépendance de leur pays, soumis à la colonisation marocaine depuis les années 1970, ne compte pas baisser les bras tant que son droit de se rendre dans son pays est bafoué par la monarchie de Mohamed VI. Malgré le silence complice des Etats impliqués, l’Espagne et le Maroc, des associations, des personnalités mondiales expriment quotidiennement leur soutien au combat de la militante, consacrée, désormais, comme la Gandhi sahraouie.

Le peuple sahraoui qui vit les affres de la colonisation marocaine depuis plus de trois décennies n’a cessé, au nom de la légalité internationale de réclamer sa liberté et son indépendance. Pour sa part, le Maroc, soutenu par quelques puissances mondiales, au mépris des instances internationales prônant sans ambages l’indépendance du Sahara occidental, continue dans sa logique de répression, d’emprisonnement et de liquidation des militants du Polisario. Des centaines de militantes et de militants croupissent dans les geôles marocaines depuis des décennies, d’autres sont contraints à l’exil…tout cela se fait au vu et au su du monde entier. Les instances onusiennes dans leur résolution, accordent le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, quand le Maroc tient à un statut d’autonomie pour ce qu’il considère comme sa province du Sud. La grève de la faim de la rebelle sahraouie à Lanzarote met le pouvoir de Mohamed VI dans un désarroi indescriptible. C’est à travers ce geste hautement combatif que Aminatou Haïder dévoile à la face du monde le visage de la monarchie marocaine. Les appels des Etats de l’Union européenne vers le Maroc pour le respect des chartes de l’ONU concernant le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes n’ont pas eu l’effet escompté. Ainsi, la France, par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, s’est dit “préoccupé par l’état de santé de la militante”. Plusieurs personnalités françaises ont interpellé leur président à intervenir afin de mettre fin au calvaire de Aminatou Haïder et d’exiger du Maroc le respect des résolutions de l’ONU concernant le Sahara occidental. Le Sahara occidental, dernier cas de décolonisation en Afrique, demeure, depuis 1992, année où devait se dérouler un référendum d’autodétermination, bloqué par les tergiversations marocaines. L’intransigeance marocaine à ne pas céder devant le cas d’Aminatou Haïder peut engendrer des conséquences qui l’isolera davantage sur la scène internationale. L’élan de solidarité provoqué par la grève de la faim de la militante a fait réagir le monde entier, y compris les plus réfractaires aux doléances sahraouies, les USA. Nonobstant la sourde oreille et l’intransigeance marocaine, la militante est déterminée à aller jusqu’au bout de son combat.

M. Mouloudj

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