»Zim and co », les tribulations d’un jeune de banlieue

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Avec « Zim and co », le cinéaste Pierre Jolivet dresse le portrait attachant de Zim, un jeune banlieusard de 20 ans un peu paumé obligé de trouver un job stable s’il veut éviter la prison.Après un banal accident de scooter suivi d’un délit de fuite, Zim, incarné par le fils du réalisateur, Adrien Jolivet, se voit proposer un marché par le juge : il doit trouver un vrai travail s’il veut éviter la prison.Le jeune homme se précipite sur les petites annonces. Mais pour le seul emploi qu’il trouve, il lui faut en dix jours trouver une voiture et décrocher le permis : une mission quasi impossible. Heureusement Zim a des combines et surtout ses potes : Cheb (Mhamed Arezki), Arthur (Yannick Nasso) et Safia (Naidra Ayadi), prêts à tout pour l’aider à échapper à la prison. A travers leurs tribulations, Pierre Jolivet – « En plein coeur » (1998),  »  » (1996), « Ma petite entreprise » (1999) – dépeint la jeunesse actuelle, à mille lieues des clichés sur les « quartiers difficiles ». « Tout est plus dur aujourd’hui. Dans ma jeunesse, on connaissait le plein emploi, il y avait à peine 300.000 chômeurs en France. Aujourd’hui, il y en a près de trois millions », raconte le cinéaste dans les notes de production. « Quand j’avais 18 ans, je vivais en banlieue, la violence était quotidienne et je me suis retrouvé plusieurs fois avec des crans d’arrêt sous le nez. Aujourd’hui, c’est un fusil à pompe », constate-t-il. La gueule d’ange d’Adrien Jolivet donne à Zim une aura toute particulière servie par des dialogues très réussis, qui ne sombrent jamais dans la caricature ou le misérabilisme. L’humour n’est jamais loin. « ça te dérange pas que je sois pas reubeu? », demande Zim. « Tant que t’es pas kabyle, c’est bon », s’entend-il répondre. »Zim est un mec qui se cherche, mais qui en même temps s’est déjà un peu trouvé. Il veut aller jusqu’au bout de son avenir, sortir de son quartier, avoir un peu de thune », résume Adrien Jolivet. Les personnages secondaires sont particulièrement travaillés et contribuent à donner au film une atmosphère chaleureuse, comme les parents de Cheb chez qui tous se retrouvent pour profiter de chaleur familiale qu’ils n’ont pas chez eux. A noter aussi : l’apparition de Wilfried Romoli, danseur étoile de l’Opéra de Paris, dans le rôle d’un inquiétant maquilleur de voitures volées.Les problèmes auxquels sont confrontés Zim et sa bande sont universels. « Leurs conversations, leurs interrogations, leurs problèmes ressemblaient aux miens, à mes débuts », remarque Pierre Jolivet. »Il y a plein de problèmes qui restent les mêmes : le permis de conduire, la voiture, l’emploi, l’appartement, les premières amours. Vingt ans, c’est le moment où, pour la plupart, on va satelliser sa famille pour la substituer à une autre, celle des potes », ajoute-t-il. « C’est surtout le moment où tout commence et où tout fait peur, mais en même temps on se sent indestructible. C’est ce double vertige que nous avons essayé de saisir », résume le cinéaste.

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