Le quotidien Ennahar condamné à une amende de 30 000 DA assortie de 100 000 DA d’indemnités

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A couteaux tirés, les deux personnages se sont affrontés sur un terrain hardi et plein d’amalgames, où le tabloïd à la réputation luciférienne accuse le président de la Coordination nationale des enfants de chouhada d’être un « fils de harki ». C’est dans une salle à moitié vide, où contrite et appréhension se lisaient sur les visages des concernés que le verdict de l’affaire opposant le président de la Coordination nationale des enfants de chouhada (CNEC), Khaled Bounedjma, au tabloïd arabophone Ennahar a été rendu par le tribunal de Bir Mourad Raïs. L’heure indiquait 9h17 en cette matinée de mercredi, quand la juge annonça le verdict condamnant le journal Ennahar à une amende de 30 000 DA assortie de 50 000 DA d’indemnités pour Khaled Bounedjma et la même somme pour sa femme, dont une photographie compromettante a été publiée par le quotidien dans un endroit préjudiciable pour le concerné. Certains affirment que la dame surnommée à Oran « cheikha Nâanâa » n’est guère son épouse, d’où la plainte déposée par le président de la CNEC pour étalage de vie privée. La sentence a été prononcée suite au procès qui s’est tenu le 9 décembre dernier, où Khaled Bounedjma accuse le quotidien Ennahar de diffamation, étalage et violation de vie privée. Dans son édition du 26 mai dernier, le quotidien arabophone affirmait que le père de Khaled Bounedjma, en l’occurrence Mohamed Bounedjma alias « Mohamed Errahdi poison » était « un harki ». Tirant à boulets rouges sur le personnage et son père, le tabloïd à la réputation sulfureuse avait consacré sa “une” au président de la CNEC en publiant un document officiel de la direction du service national du ministère français de la Défense, dans lequel il est clairement mentionné que Mohamed Bounedjma, né le 9 août 1928, a « servi comme harki » dans plusieurs régiments de l’armée coloniale. Le quotidien ne s’est pas contenté de cette information en ajoutant que le père de Khaled Bounedjma a même servi dans une unité qui a pratiqué des actes de torture sur des Algériens. Dans le même sillage, Ennahar a révélé que la famille du concerné a entamé des démarches auprès de la France dès l’Indépendance pour bénéficier d’une pension de harki. Néanmoins, les Bounedjma ont fait face à un niet catégorique de la part des autorités françaises. La France avait justifié sa décision à l’époque, en déclarant que l’intéressé n’a pas servi régulièrement au sein de son armée. L’article a été étoffé de témoignages de plusieurs anciens maquisards, qui ont appuyé le document publié par le quotidien. Aussi, l’avocat de Khaled Bounedjma a introduit dans cette affaire les photographies compromettantes publiées par le quotidien arabophone pour atteinte à la vie privée.

Hacène Merbouti

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