Le sable réapparaît dans les oueds

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Pendant que les eaux de ruissellement charriaient depuis les massifs montagneux notamment Tizi Larbaâ, Chabet Yeklhef et autre Benharoun des volumes non négligeables de cet “Or gris” pour les déposer des deux côtés des rives, des regards intéressés ne lâchaient pas des yeux la couche quoique fine très utilisée dans le bâtiment. Par expérience, les pilleurs de sable à la sauvette, pour la plupart des jeunes, ne prennent jamais la direction de l’oued pour passer au tamis le produit aux moments des crues, ou lorsque le mauvais temps persiste, laquelle mesure de précaution affirme un quinquagénaire venu au marché “était appliquée de tous, mais lorsque je faisais occasionnellement ce travail à l’époque, je respectais cette consigne”.

Par excès de précipitation, un jour d’hiver nuageux, où il n’avait pas le sous pour subvenir aux besoins d’une famille nombreuse, il fit la gaffe de s’aventurer à pareils instants dans la rivière, une tentative évoque-t-il “où j’ai pu en fin de journée réunir un chargement de 3 tonnes valant 120 DA autrefois, mais que la crue a emporté le lendemain”.

Mais se défend quand même, mon interlocuteur se rappelant de l’inégalité de ce commerce “s’il n’y avait pas eu cette commande d’un particulier, je n’aurais jamais eu l’idée de faire cette besogne”.

Il désigne ces camionneurs-livreurs sans scrupule aucun, prévoyant même dans leur benne des pelles et un tamis, incitant les jeunes sans emplois rôdant dans les cafés ou à Thajmaâth, à s’exécuter d’une telle tâche moyennant parfois la moitié du salaire d’un smicard.

Il n’est un secret pour personne que tant que la loi interdisant l’extraction du sable avec engin, ou manuellement avec pelle est toujours en vigueur, le coût du matériau ira toujours en augmentant vu les peines sévères retenues à l’encontre des pilleurs. En clair, plus le risque est grand, plus les pilleurs exigent davantage, dans ce sens on entend parler ici et là à Aomar, d’un camion de 5T qui aurait atteint les 5 500 DA et de celui de 10T qui oscille autour de 12 000 à 13 000 DA. Certes, du fait de l’existence de mesures répressives et d’un contrôle serré sur les routes, on a pu diminuer l’ampleur du pillage, mais pourra-t-on maintenir cette vigilance si on ne résorbe pas de l’autre côté le chômage ?

A. Chérif

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