Les charlatans sévissent toujours

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Pour s’y adonner, nul besoin de suivre une formation ou de détenir un quelconque parchemin. Les pouvoirs magiques, on se les découvre instantanément. Comme par enchentement le bouche-à-oreille se met en branle. Il se charge de vous ramener les “malades” vrais ou supposés, que vous devez mettre en confiance en faisant étalage de votre prescience et en les astreignant à d’habiles pratiques rituelles.

Le cercle d’adeptes pourrait alors gonfler démesurément, ce qui vous permettra d’engranger de substantiels dividendes. Nets d’impôts.

Dans la région de Seddouk comme dans bien d’autres patelins de Kabylie, ces marchands d’illusion versés dans les sciences occultes ou diseurs de bonnes aventures. “Ce sont des pratiques qui ont beaucoup d’émules.

La médecine n’ayant pas réponse à tout, beaucoup d’aigrefins ont trouvé cette parade pour se faire de l’argent sans trop se fatiguer”, témoigne un citoyen de M’Cina.

“On vous soumet à des procédés magiques moyennant finances en vous faisant croire que la guérison est à portée de main, alors qu’il n’en est absolument rien”, confesse Amar Z., de Seddouk en avouant, avoir servi de “dindon de la farce”. “Le procédé est toujours le même.

On vous rassure que vos bobos sont curables mais nécessitent de longues séances de traitement. L’objectif étant de vous sucer jusqu’au dernier sou”, nous confie Bousaâd, originaire d’Amalou, qui s’est, lui aussi, laissé mystifier.

Curieusement, ces charlatans ont réponse à tout : les démons prennent la poudre d’escampette après plusieurs séances d’exorcisme, la névrose se dégonfle suite à de longues prières rituelles, la malchance fume le calumet de la paix et ne vous collera plus aux basques et si vous vous astreignez docilement à des conjuration répétées, vos maux se feront tout petits… Il suffit juste d’y croire, de coopérer activement et bien entendu, de ne pas être regardant sur la dépense !

N. Maouche

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