La fin de la semaine dernière a été marquée au CEM Lotfi de Tizi Ouzou, par l’organisation du concours pour les enseignants de tamazight titulaires d’une licence dans cette langue. Tôt dans la matinée de mercredi, des dizaines d’enseignants et enseignantes se sont présentés au CEM pour passer devant un des trois jurys, constitués pour la circonstance par les inspecteurs nouvellement installés.
La direction de l’éducation et particulièrement le service examen de la direction de l’éducation de Tizi Ouzou, a constitué trois commissions pour recevoir les candidats et leur faire passer le concours qui permettra à 109 enseignants et enseignantes d’avoir le statut d’enseignants stagiaires et ainsi sortir de la menace d’être remplacés à tout moment.
Les enseignants et enseignantes, qui seront admis, après qu’une autre commission qui selon des enseignants, sera composée de trois autres sous-commissions, à savoir la Fonction publique, la commission paritaire et la direction de l’éducation, pourront ainsi souffler et être sûr de ne plus perdre leur poste. De ce fait, et pour cette première étape appelée communément l’épreuve orale, les candidats au nombre de 463 sur les 467 inscrits ont eu à “mettre la main dans chacun des trois boîtes” contenant les questions préparées par les inspecteurs de la matière.
Durant ainsi les deux jours, les enseignants on eu chacun trois questions dont une de langue, une de pédagogie et la troisième de culture générale. Cela dit, les questions choisies préalablement par les inspecteurs de tamazight ont toutes été axées sur cette langue même en culture générale. Quant à la note qui sera attribuée à chaque candidat “elle ne dépassera pas 2, car c’est à la commission d’étude des dossiers que revient le traitement des dossiers donc la part importante de la note qui sera attribuée à chaque candidat”, nous dira un des inspecteurs de tamazight. Ce qui a été aussi relevé par les différentes commissions, c’est d’abord l’engouement des candidats à faire de leur mieux, mais aussi le sérieux qui a prévalu durant cet examen. Pour une enseignante de Mekla, “c’est la troisième fois que je passe ce concours, dommage que je ne l’ai pas eu, mais j’espère que cette fois-ci je serais admise, mais je peux dire que cette fois et pour la première fois, les questions ont été correctes et de niveau de même que tous les candidats ont eu la même chance.
Comme cela, je suis sûre que la note qui me sera attribuée sera selon les réponses que j’ai données du moins par la commission qui a eu à m’examiner, cela j’en suis très sûre.” Une autre enseignante renchérit : “De mon côté aussi c’est le même constat que je fais avec la commission (la 2e), alors que moi aussi ce n’est pas la première fois que je passe ce concours, j’ai eu des questions qui n’avaient strictement rien à voir avec l’enseignement, ni la langue ni la pédagogie et encore moins la culture générale”.
Un enseignant nous confiera : “Aider tamazight ce n’est pas distribuer des notes à tout vent, surtout durant les examens, mais pousser les enseignants à se cultiver, à apprendre et à prendre leur travail au sérieux car enseigner et éduquer est une tâche très difficile qui ne doit pas être confiée à n’importe qui, c’est pour cela que j’interpelle la commission d’étude des dossiers à travailler très sérieusement, mais aussi à faire comme aujourd’hui et hier, être honnête et éviter le piston qui est malheureusement courant chez nous en Algérie. Pour cela, je demande au directeur de l’éducation de veiller au choix des membres de cette commission et d’interdire les interventions”.
Sur l’élaboration des questions, les inspecteurs nous ont dit avant que l’examen ne débute : “Nous sommes partis du fait que ces enseignants ont suivi un cursus de 4 années à l’université, ils ont un bagage surtout par rapport à ce qui a été donné comme cours à l’université que ce soit en histoire, en didactique ou autre.”
A signaler que durant le déroulement des épreuves, les responsables de la direction de l’éducation, notamment le directeur, le secrétaire général et d’autres responsables de l’académie se sont enquis de la situation des examinateurs et aussi des candidats.
De même que les moyens ont été mis à la disposition des examinateurs. Enfin, un enseignant nous accostera et nous dira : “Si je ne suis pas admis je ne m’en voudrais, car l’examen a eu lieu en toute transparence. Et je suis sûr que la note qui me sera attribuée sera celle que je mérite”.
F. A. O.