L’état des lieux dans la paisible localité de Maâtkas, du moins jusqu’à présent, ne prête guère à l’optimisme et risque d’être à l’origine d’une tempête tropicale qui finira par réveiller le volcan, endormi depuis peu de temps seulement.
Dans son réveil qui sera brutal pour certains, le contenant de la bouillonnante marmite sera éjecté à des kilomètres à la ronde.
L’absence d’une décharge dans la localité, le refus des décharges contrôlées de la wilaya de recevoir les détritus de Maâtkas et les différentes oppositions émanant cette fois des Maâtkis quant à la réalisation d’un centre d’enfouissement dans la région seront, à coup sûr, à l’origine de bien des maux et de la dégradation du milieu dans toute la circonscription.
En rentrant à Maâtkas, pour celui qui vient de Tizi Ouzou, une désagréable surprise l’attend : amoncellement d’ordures ménagères à chaque coin de rue. On ne peut pas avancer plus de 50 m sans se retrouver face à face avec un tas de détritus, avec tout ce que cela engendre en terme de mauvaises odeurs, de rats et de chiens errants qui retournent ces rejets à la recherche des restes de nourriture.
Sans oublier de signaler que la multiplication des microbes en cette période d’humidité risque d’être à l’origine d’une épidémie qui finira pas endeuiller toute la région. Au centre de la ville, il nous a été donné l’occasion de constater que le dépotoir s’épaissit de jour en jour.
Du côté de la Maison des jeunes, un autre dépôt non contrôlé s’élève en montagne. L’incinération des déchets par certains citoyens provoque l’ire des locataires qui étouffent dans leurs appartements. En somme, la résultante de cette situation risque de devenir dans les jours à venir contraignante.
Avec la reprise des cours prévus pour le 3 janvier, la pression se fera plus grande et plus importants, il faudra bien vider les poubelles surtout pour les écoles dotées de restaurants scolaires. A ce propos, le premier magistrat de la commune, visiblement inquiété par cette dramatique situation, nous annoncera : “Nous avons tout fait pour trouver une solution à cet épineux problème. En vain. Les oppositions bloquent la réalisation d’un CET que nous avons réussi à décrocher. Les décharges contrôlées avoisinantes refusent de recevoir nos rejets ménagers”. Et de poursuivre : “On dirait qu’un complot est fomenté contre nous, sinon comment expliquer que certaines communes voisines sont autorisées à déverser leurs détritus dans les décharges contrôlées de la wilaya et notre commune essuie une fin de non recevoir, s’agit-il d’une politique de deux poids, deux mesures ou sommes-nous dans l’œil du cyclone ?”. Une interrogation qui trouvera bien une réponse, maintenant que les sénatoriales sont passées. Il est à rappeler que l’exécutif de Maâtkas est dirigé par un P/APC d’obédience FLN qui a choisi de faire alliance avec le FFS et le RCD pour être majoritaire. “Drôle d’Alliance” diront les observateurs avisés !
En attendant, les citoyens sont invités à composer et à se débrouiller avec leurs rejets ménagers. “Drôle de situation”, diront aussi les observateurs avisés et moins avisés, cette fois.
H. T.