Le lendemain, les services de la Protection civile ont été alertés pour évacuer un corps sans vie trouvé également pendu dans un local à Boghni. Hier encore, un mort dans les mêmes circonstances a été signalé tôt le matin du côté de Makouda. Cette fois, c’est le corps d’une jeune fille
(B. H.) âgée de 27 ans qui a été découvert. Bien que la Protection civile se contente de dire qu’il s’agit de cas de mort par pendaison, préférant laisser le soin aux services concernés de se prononcer sur les circonstances du décès, il s’agirait certainement de suicide, un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur en Kabylie. Sinon comment expliquer la fin tragique d’un homme trouvé pendu dans sa chambre ? Quoi qu’il en soit, doit-on dire, la piste du suicide est la plus plausible dans les quatre cas enregistrés dernièrement. L’année 2010 ne commence en tout cas pas sous les meilleurs auspices dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Le suicide n’épargne en outre aucune tranche d’âge ni aucune couche sociale, puisque parmi les suicidés, on dénombre des riches, des pauvres, des vieux, des vieilles, des jeunes et moins jeunes des deux sexes. Les spécialistes évoquent souvent des raisons psychologiques pour expliquer ce phénomène qui ne cesse d’endeuiller des familles entières en Kabylie. Les services concernés doivent prendre en charge plus concrètement le phénomène qui fait déjà des victimes en 2010. Il faut, en outre que les conditions sociales caractérisées du chômage et de la mal-vie… sont également pour quelque chose dans la propagation alarmante et inquiétante du suicide à Tizi-Ouzou. Il faut dire, en effet, que des pans entiers vivent dans des situations insoutenables et désespérantes. L’amélioration de ces conditions est plus que souhaitable afin de mettre tous les atouts du côté de la lutte contre ce phénomène, pourtant étrange à la société kabyle.
M. O. B