Des familles en danger de mort

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“C’est un phénomène que nous ne pouvons pas expliquer.” Ce sont avec ces paroles que les habitants de la cité Maâmar, située sur la RN 25 menant à Tizi-Ouzou, nous ont accueillis, samedi, quand nous avons appris que des citoyens sont en danger de mort. Avant que notre interlocuteur nous invite à le suivre sur les lieux, où beaucoup de monde attendait l’arrivée des autorités de wilaya, car celles de Draâ El Mizan étaient déjà là depuis le matin de ce samedi, après avoir quitté cet endroit la veille. Ce glissement de terrain ou encore ces fissures très profondes, qui ont augmenté de largeur et de profondeur ont été déjà remarquées le vendredi. Mais durant la nuit de vendredi à samedi, tout devient sérieux, surtout que la maison d’un citoyen se trouvant en contre-bas est menacée. “Nous avions eu très peur. A minuit, il y avait beaucoup de gens. Durant la nuit, cette fissure que vous voyez ici a augmenté. Nous avons passé la nuit dehors, dans le froid”, nous a dit Larbi Ouicher, tout pâle. Selon les informations que nous ont communiquées les citoyens, vendredi matin, les autorités locales et la Protection civile sont venues et ont fait un constat des lieux. “Nous avons pris des photos. Puis, nous avons signalé la situation rapidement à la wilaya. Mais, aujourd’hui, on remarque que les fissures deviennent de plus en plus menaçantes. L’essentiel est qu’il n’y a eu aucune victime. Nous allons essayer de trouver un moyen de recaser cette famille menacée. Et puis, les techniciens et les connaisseurs dans ce domaine vont donner leur avis et ce sont eux qui vont décider. Nous n’avons pas de moyens pour dire ce qui va être fait”, nous a déclaré Ahcène Mansouri, en sa qualité de premier adjoint au maire, accompagné des membres des autres services de la daïra, avant l’arrivée du maire. Peu avant midi, le représentant du wali, Saïd Abbas, est arrivé sur les lieux où il a fait un constat de l’ampleur de ce phénomène et a décidé d’appeler un laboratoire spécialisé dans l’étude des sols. En marge de cette représentation officielle, les langues se délient. “Ce sont les masses de terre dégagées sur la plate-forme de l’aire de jeu en voie de réalisation qui auraient peut-être causé une poussée qui ensuite s’est transformée en plusieurs fissures. Ces dernières ont atteint même la cité. On parle même d’un préau au niveau de l’école primaire qui aurait cédé sous la violence des déchirures. C’est un avis personnel”, nous dit l’un des habitants de la cité. Alors que d’autres, nous ont signifié que le terrain situé en aval a déjà subi un glissement en 1974 après des pluies torrentielles qui seraient tombées après deux mois de sécheresse.

Les avis diffèrent. Mais seule la commission installée à cet effet serait en mesure de déterminer avec exactitude cette situation. Pour leur part, les délégués des villages ont déjà déposé sur la table des négociations une série de revendications dont la plus essentielle est que la zone soit déclarée sinistrée afin que le gouvernement y lance un plan d’urgence. “Ce n’est pas un simple glissement, mais c’est plus grave que cela. Toute la cité est menacée, d’autant plus que les habitations datent depuis près d’un demi-siècle d’une part, et qu’elles sont entièrement délabrées, ne possédant même pas d’ossature métallique, d’autre part”, a souligné dans son intervention un représentant de la cité. En tout cas, les ouvertures sont si énormes sur un rayon de plus de cinq mètres qu’il y a lieu de s’inquiéter surtout que le retour du mauvais temps est imminent. Dans l’après-midi, une réunion a été tenue entre le représentant du wali, les autorités de la commune, les services de la daïra d’un côté et les représentants du mouvement associatif d’un autre côté, en vue de trouver des solutions à toutes les revendications des citoyens. Nous y reviendrons.

Amar Ouramdane

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