Insuffisant sur tous les plans

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Depuis le lancement de la formule de l’auto-construction, la commune de Maâtkas a bénéficié d’un quota de 403 aides. Au jour d’aujourd’hui, 289 logements sont complètement achevés soit un taux de 63%. Ce taux de réalisation est pour ainsi dire faible. Car le nombre de demandeurs a atteint 1500. A quoi cela sert-il d’accorder des aides financières, si les logements ne sont pas construits ? Puisque la crise de logements est aiguë, pourquoi les heureux bénéficiaires ne construisent pas leurs logements ? Une question qui nous a poussé à chercher une réponse à cette contradiction car d’une part, la demande dépasse largement l’offre. D’autre part, même les bénéficiaires n’arrivent pas à mettre sur pied leurs maisons. Il est tout à fait établi qu’à Maâtkas, l’habitat rural domine. Seulement Maâtkas n’est pas une plaine où il est facile de construire. Dans la région, le foncier est accidenté et en pente raide. Donc, avant de bâtir, il faut d’abord effectuer des travaux de terrassement qui vous coûteront dans certains cas, la moitié de l’enveloppe financière, qui est faut-il le rappeler, de 70 millions de centimes. Une fois la plate-forme achevée, les choses sérieuses commencent : l’acier, le ciment, les autres matériaux et la main-d’œuvre deviennent alors un véritable gouffre pour les finances. Leur cherté font décourager plus d’un. Un quintal d’acier à 8 000 dinars, celui du ciment à 1400 DA, il y’a de quoi mettre une croix sur son rêve. Ce n’est pas avec 70 millions qu’un citoyen réussira à construire un logis. La preuve est que n’importe quel entrepreneur n’acceptera sous aucun prétexte de réaliser un F2 pour cette somme. Il n’y a qu’à voir ce qui se passe sur le marché pour se rendre à l’évidence. Des F3 se vendent à 220 millions. Certains n’ont même pas bénéficié des 70 millions de centimes, le chiffre était plus bas il y’a moins d’une année et ce n’est guère avec 50 millions que l’on puisse avoir un toit où s’abriter. Pour résoudre le problème du logement à Maâtkas et en kabylie, il est important de tenir compte de l’état du foncier et de sa nature. Sans oublier de mettre des mécanismes pour stabiliser le prix des matériaux de construction. Pour le moment, le marché est livré à lui même. Quant à résoudre la crise du logement et par-là, permettre aux citoyens d’ici bas de vivre dans des conditions humaines cela n’intéresse apparemment que ceux qui se trouvent dans la fournaise.

Hocine Taïb

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