Vue de loin, la bâtisse a fière allure, impériale. La peinture et les parties en zinc brillent, la toiture luit d’une rougeur parfaite, les garages émettent des reflets verdâtres, les balcons suspendus sur des colonnades ajoutent une touche de modernité et rendent les lieux très attirants pour tout commerçant. Ces locaux construits dans le cadre de l’emploi de jeunes ont longtemps focalisé l’intérêt de nombreux diplômés rêvant de fuir définitivement Ces locaux sont actuellement dans un état d’abandon, d’oubli et livrés à la pire des violences. Située non loin du centre d’Azrour, la bâtisse a été achevée depuis quelques mois, mais l’absence d’électricité et d’eau (non branchés au réseau) empêchent inévitablement l’exploitation des lieux à bon escient. Cependant, en attendant, la bâtisse continue de subir des dégradations délibérées (casse des portes des garages, et autres graffitis). De même que les couloirs et les halls sont jonchés d’excréments, de poubelles, de bouteilles de bières, et autres mares nauséabondes. Si la non-occupation des lieux par les heureux locataires a permis “aux intrus” de faire ce que bon leur semble, il y a lieu de mettre en exergue une malveillance : l’absence de tout portail à même d’isoler l’intérieur de la bâtisse avec le trottoir, ce qui s’apparente à une opération “portes ouvertes” au bénéfice de quelques esprits malsains. Au demeurant, cette situation rend les lieux indésirables. Les locataires en sont écœurés. Et le chômage, lui, continue de sévir dans une région qui en souffre comme nulle part ailleurs.
T. D.