L’opération l’“oiseau bleu” ou la force K qui ébranle l’armée française en 1954

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L’opération “l’oiseau bleu” a fait l’objet d’une table ronde tenue hier au niveau du centre culturel Ferrat-Ramdane de Bouzeguène. Organisée par l’association locale des enfants de chouhada Tanaâimt 1957, elle a été animée par Zeneddine Kacimi, enseignant universitaires et historien, Djillali Leghima, membre du Conseil national des moudjahidine, Abane Ali, neveu de Abane Ramdane ainsi que Ahcène Kacher, un ancien moudjahid. Beaucoup de zones d’ombre entourent ladite opération, de l’avis des conférenciers. L’assistance, qui a copieusement garni le centre culturel, a eu à découvrir, à travers des brochures distribuées par les organisateurs, que “l’oiseau bleu” est une opération secrète qui a duré onze mois. Elle fut suspendue, sur décision du congrès de la Soummam, en 1956, après qu’elle a été lancée au déclenchement de la guerre de libération. L’un de ses acteurs, précise-t-on sur ce document, est Tahar Achiche de son vrai nom Mohand-Tahar Achiche, originaire du village Aït Salah de la daïra de Bouzeguène. Celui-ci est tombé au champ d’honneur le 26 septembre 1956. La brochure explique que Achiche a été sollicitée par l’armée française pour travailler contre la révolution algérienne. Une mission qu’il a acceptée. Les Français ne savaient pas que ce dernier les a bernés, puisque profitant de la confiance des colons, il a servi avec ses compagnons la cause nationale. Achiche a agi de la sorte après qu’il a eu l’aval de ses supérieurs de la guerre de libération, les responsables de la Wilaya III notamment. Ainsi, Achiche établissait de faux rapports sur la Révolution à l’armée française, tout en acheminant des armes vers des centres de transit, distribuées ensuite aux moudjahidine. L’opération, qui fut d’un grand apport pour la guerre, a été menée en étroite collaboration avec d’autres maquisards, Zaidat et Ousmer pour ne citer que ceux-là. Les quatre orateurs qui ont animé la conférence d’hier déplorent l’absence d’informations sur cette opération. Ahcène Kacher a insisté sur le rôle qu’a joué la Kabylie pendant la guerre. “Il faut nous réconcilier avec l’Histoire pour faire avancer notre société. Notre histoire depuis l’antiquité est pleine de zones d’ombre”, dira en substance, pour sa part, Zineddine Kacimi, estimant qu’ “il y a très peu d’archives et pas d’indices sur l’opération l’ “oiseau bleu” qui qui a ébranlé le tronc de la France”. Ce jeune universitaire souligne que cette même opération est répertoriée non classée, même en France. Pour sa part, M. Abane croit savoir qu’environ 850 armes et des dizaines de millions ont été récupérés sur le dos de la France à l’issue de cette opération. Selon M. Kacimi, la Wilaya VI historique a été mise sur pied grâce aux armes et aux moyens récoltés grâce à l’opération l’ “oiseau bleu”.

M. O. B.

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