Le Cnapest appelle à la création de la CGTA

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Le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) exprime sa solidarité avec les travailleurs en grève dans le secteur de la santé publique et les travailleurs de la zone industrielle de Rouïba, en particulier ceux de l’ex-Sonacome, et ceux exerçant au sein des firmes étrangères implantées au Sud. Ces derniers, précise le Cnapest, appuient leurs revendications spécifiques relatives à l’exercice du droit syndical et à la retraite anticipée, d’autant qu’ils participent au financement de la caisse de retraite à hauteur de 0,5 des 9% retenues sur leurs salaires et destinées aux assurances et à la retraite. “La répression de l’Etat devrait être dirigée contre les firmes étrangères qui ne respectent pas les lois de la République”, lit-on dans le communiqué du Cnapest rendu public hier. Aussi, “il est plutôt demandé au gouvernement de notre pays d’imposer le respect du droit syndical et d’agir pour faciliter l’installation au sein de ces firmes des sections syndicales qui auront pour missions de défendre les droits des travailleurs algériens et ceux d’autres nationalités exerçant dans ces sociétés”, poursuit la même source. Le communiqué indique que “la situation précaire des travailleurs algériens est la conséquence directe de l’absence d’une organisation syndicale démocratique qui les représente et qui défend leurs droits au sein de ce que nous appelons la tripartite”. Et d’ajouter : “Les politiques appliquées par le gouvernement consistent à affaiblir les salaires des travailleurs algériens, dans le but d’attirer l’investissement étranger, comme si une telle optique passait par la paupérisation des travailleurs, sachant que les investisseurs étrangers tardent à venir et que les travailleurs n’ont obtenu ni poste de travail ni amélioration de leur situation sociale.” Devant cet état de fait, le Cnapest lance un appel à tous les travailleurs algériens pour la création d’un regroupement syndical démocratique qui englobera les travailleurs de la Fonction publique et ceux du secteur économique sous forme d’une Confédération générale des travailleurs de l’Algérie (CGTA), dans laquelle le secteur aura une liberté d’action selon les intérêts de ses travailleurs. Une CGTA qui constituera un cadre pour la défense des droits des travailleurs algériens. Cette confédération sera capable d’imposer la logique de la négociation et d’agir pour le développement des entreprises économiques en tant qu’outil de création de richesse, de nouveaux postes d’emploi et d’amélioration du statut social des travailleurs. “Le moins que l’on puisse dire à propos de la situation des travailleurs algériens aujourd’hui et qu’elle est catastrophique”, affirme le communiqué. “Leur situation est caractérisée par une augmentation du SNMG, certes trop médiatisée, mais qui ne change en rien la situation précaire dans laquelle se débattent les travailleurs, notamment après le maintien de l’article 87-bis de la loi de travail 90/11 et la remise en cause des acquis des travailleurs, en particulier celui de la retraite anticipée, et au moment où le Cnapest revendique une retraite après 25 ans de service effectif”, explique le Cnapest. Cette entité syndicale dénonce l’intervention des forces de l’ordre, alors qu’il aura fallu ouvrir des négociations avec les représentants légitimes des travailleurs. Ce syndicat déplore aussi les ponctions sur salaire effectuées sur les salaires de misère des médecins de la santé publique pour qu’ils cessent leur grève, ainsi que les exactions à l’encontre des travailleurs algériens, lésés dans leurs droits, exercés par des firmes internationales qui ne se conforment pas à la législation algérienne.

Lemya Ouchenir

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