Yenayer, différemment célébré certes, demeure néanmoins, bien ancré dans les esprits des populations du pays notamment celle de Lakhdaria, malgré les agressions culturelles nous parvenant par voie satellitaire.
Qui de mieux que l’ex Palestro situé à quelques encablures de plusieurs grands centres urbains, et pas loin, des portes du petit sud et de l’est, pouvait le mieux, illustrer le “degré de suivi” de Yenayer dans la société actuelle ? Aussitôt, il nous revient en mémoire, l’ancien conte où on a questionné la tortue sur ses origines, et qui avait répondu tout intelligemment “j’étais ainsi à ma naissance, il y a un siècle de cela”.
En termes plus clairs, Yanayer existe depuis toujours dans le mental de tout un chacun, lequel, dit Dda Slimane “n’a pas besoin de se le faire rappeler par la presse, les médias lourds, et autres moyens de communication, pour le mettre en pratique”.
Début janvier, “Ras El aâm” pour certains, Bidayât Leflaha pour d’autres, il est tellement enraciné à Lakhdaira et ses environs, que les ménages commencent par le onzième jour du mois, à s’ approvisionner en produits alimentaires dédiés spécialement la veille du jour “J”; une soirée, précise un homme d’un certain âge “où, on sacrifie un poulet, qu’on prépare avec du couscous”. Mais la commémoration de ce jour historique, ne se limite pas seulement à la programmation d’un festin, les recherches effectuées par des historiens, et autres anthropologues, montrent dans leurs œuvres, que Yenayer à un lien direct avec le calendrier agricole, ce qui se confirme parfaitement sur le terrain. Ainsi donc, le localités rurales de Lakhdaria situées sur les chemins débouchant vers les régions de Médéa, le fêtent mieux que n’importe quel village de petite, où de grande kabylie, comme le rapporte mon interlocuteur. “En plus du repas complet qu’elles préparent, elles s’adonnent à un rituel tout à fait en rapport avec le calendrier agricole. Une cérémonie familiale, qui consiste à ramener le plus jeune de tous les enfants sur lequel, on déverse une bassine de 13 fruits secs, qui seront mis plus tard dans des sachets, et distribués à tous les membres.” Un avènement lié aux travaux des champs, où le fellah défriche son champs, une opération, note celui-ci “où, il prononce quelques prières pour écarter tout mauvais œil des prochaines récoltes”.
A. Chérif
