La tripartite et le pacte social seront-ils reportés ?

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Le référendum sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale, que le président de la République compte soumettre au peuple algérien le 29 septembre prochain, va inéluctablement chambouler le calendrier du gouvernement. La tripartite qui devait se tenir à la fin du mois de septembre prochain risque, en effet, d’être différée à une date ultérieure. La signature du pacte économique et social prévue pour le mois prochain, conformément à ce qui a été décidé lors de la dernière tripartite du 3 et 4 mars dernier, sera, de ce fait, ajournée malgré l’avancement du projet. Une éventualité fort probable eu égard à l’échéance fixée pour la tenue du vote. L’importance que revêt ce dossier, tant attendu par l’ensemble des Algériens, conduit ses initiateurs à revoir leur planning afin de donner le temps à tous les partenaires de s’ y préparer et surtout d’assurer les meilleures conditions pour le mettre en œuvre.

Le patronat préfère reporter plutôt que de bâclerNaït Abdelaziz du patronat estime qu’il serait préférable de retarder la signature du pacte économique et social que de le  » bâcler ». « C’est un dossier très sensible, c’est pourquoi nous devons prendre le temps qu’il faudra pour sa concrétisation », dira Nait Abedaziz en ajoutant pour soutenir ses dires qu’il « n’y a pas eu d’ailleurs de date butoir pour la signature de ce pacte ». En se référaient à ses déclarations, la chefferie du gouvernement est en passe d’élaborer un projet de pacte sur la base des propositions faites par les différents partenaires, à savoir la centrale syndicale et le patronat. Ce projet sera, une fois finalisé, transmis à ces derniers afin de le discuter et de le réajuster s’il y a lieu de le faire. Moult rencontres avec la chefferie du gouvernement sont programmées dans cette optique, souligne le président de la Confédération nationale des patronats (CNPA). « Nous avons soumis deux documents, dont l’un est préliminaire et l’autre complémentaire dans lesquels nous avons inscrit notre vision des choses. Nous attendons maintenant le projet de pacte afin de le débattre ». Du côté de l’UGTA, M. Badraddine, chargé du dossier en question, n’a pas, écarté l’éventualité du report.  » Même si la date de la signature du pacte a été fixée virtuellement pour le mois de septembre, il est fort possible qu’elle soit reportée. « , nous dira le représentant de la Centrale syndicale qui précise, dans la foulée, que l’organisation, dont il fait partie, est prête à tout moment pour la signature. Toutefois, d’après les dires de notre interlocuteur, le report ne semble pas déranger, du moins susciter le mécontentement de l’UGTA.

Pour l’UGTA, la stabilité sociale est tributaire de la paixBien au contraire. L’organisation que Sidi Saïd chapeauté, estime que la démarche du président de la République pour faire valoir la réconciliation nationale ne peut que  » favoriser le pacte économique et social « . Aux yeux des syndicalistes, la stabilité sociale est tributaire du retour au calme et à la paix. Selon le premier responsable de la Centrale syndicale,  » le pays ne peut rester indéfiniment dans une situation de stand-by. (…) la démarche du président veut surmonter une situation tragique pour rétablir la paix entre les Algériens, un préalable pour la relance économique et l’établissement d’un Etat de droit. Il faut démontrer aux ONG qui ont fait de la crise nationale un fonds de commerce que les Algériens, malgré leurs difficultés et les douleurs ressenties par les familles des victimes du terrorisme, sont capables de transcender leurs ressentiments « , a déclaré Sidi Saïd à la presse, tout en exprimant son soutien à la réconciliation nationale.

Wassila Ould Hamouda

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