Abattage de poulets à l’air libre

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S’ils peuvent rater le réveillon du Premier jour de l’an universel, les montagnards ne peuvent pas faire l’impasse sur Yennayer, le nouvel an berbère, comme fêté par leurs aïeux, depuis la nuit des temps. Comme pour thaâchourt, la plupart des familles, améliorent l’ordinaire par un dîner royal “imensi n yennayer” constitué de couscous au poulet. C’est ce qui explique la présence de plusieurs vendeurs de volailles qui, en commerçants avertis, investissent le marché et parfois les cités d’habitation, quelques jours, avant la fête. Comme si l’interdiction de l’abattage, en dehors des abattoirs, était momentanément suspendue, les éleveurs reviennent à chaque occasion, pour écouler leurs poulets qu’ils égorgent eux-mêmes, dans des conditions d’hygiène, épouvantables. Ce qui ne dissuade pas les acheteurs de s’approcher des camionnettes chargées. Ils choisissent d’un coup d’œil, leur volatile et pressent le vendeur de les servir. Il est vrai que les prix attractifs, comparés à ceux pratiqués chez le boucher, attirent de nombreux clients qui, tout en s’approvisionnant en produit frais, économisent quelques dizaines de dinars. Ils repartent, rapidement avec leur bien, tout dégoulinant de sang, encore chaud. Cependant, les conditions d’abattage, laissant souvent à désirer, certains, pour “faire couler du sang” comme on dit chez nous, préfèrent emporter leur poulet et l’abattre, eux-mêmes, à la maison. Vendu dans les magasins ou dans la rue, le poulet finira inévitablement dans la marmite pour accompagner le couscous de Yennayer.

A. O. T.

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