Au point où vont les fournitures d’équipements au profit de ce lycée, il est bien parti pour se reconvertir en… conservatoire de musique.
En effet, cet établissement qui a ouvert ses portes en 2007, d’abord à moitié réalisé et sans aucun équipement, mis à part une partie du matériel de laboratoire récemment acquise, vient d’être doté par la tutelle d’un quota… d’instruments de musique, le directeur a été instruit à procéder à l’enlèvement de ces instruments auprès d’un fournisseur des écoles de matériel scientifique CA.ME.MBA à Bgayet, le lot des instruments est composé d’un synthétiseur, une guitare, un violon, une flûte et enfin… un bendir. Ce lycée qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive en parallèle à des grèves cycliques en raison d’un manque flagrant en matière de matériel pédagogique doublé d’une réalisation bâclée de son infrastructure, ne doit-il pas à l’instar de tous les établissements scolaires de son statut à plus d’égard et de considération ? Au lieu de l’endormir à base de musique douce ? “Et bien, dansez maintenant, disait la fourmi à la cigale dans la fable de lafontaine ?”. N’aurait-on pas mieux fait de compléter les équipements du laboratoire de physique et de science qui font cruellement défaut, un manque qui constitue un sérieux handicap pour cet établissement qui ne peut prétendre dans son état actuel à un quelconque résultat ? Sachant que sur le volet effectif, il ne fonctionne que grâce à des agents d’exécutions que l’APC de Saharidj a accepté fort heureusement à prendre en charge en matière de rémunération dans le cadre du filet social et l’emploi de jeunes, à commencer par les cuisiniers et les agents de sécurité, c’est à croire que ce lycée ne figure pas sur la carte scolaire de la direction de l’éducation, malgré les particularités qu’il présente telle que sa position géographique en haute montagne avec son climat exceptionnellement rude, à cause de son emplacement à proximité d’une forêt, son environnement social des plus précaires, tout ce qu’on a trouvé pour améliorer son cadre de fonctionnement est sa dotation d’un lot d’instruments de musique, alors que le professeur de l’éducation physique éprouve toutes les peines du monde à assurer les séances en raison de l’absence d’une salle équipée, des séances qu’il mène en plein air, hiver comme été, au pied d’un talus de plus de 5 m qui présente des risques d’éboulements sur un terrain sommairement aménagé à l’intérieur de l’enceinte du lycée et qui se transforme en piscine à chaque chute de pluie. Le peu d’équipements acquis ajouté à des aménagements (amélioration de l’alimentation en AEP) ont été arrachés de haute lutte par les élèves qui usent de l’unique moyen qui s’avère payant en ayant recours à des grèves de protestations.
Oulaid Soualah