Il n’échappe à personne que le pouvoir d’achat du citoyen ne cesse de dégringoler de plus en plus. Dans certains secteurs, à l’exemple de la formation professionnelle, certains fonctionnaires affirment qu’ils ne finissent pas le mois sans être endettés. “La maigre pitance qu’on nous donne ne tient pas une dizaine de jours”, nous a déclaré un membre de la section du Snapap du CFPA Krim-Saïd de Draâ El Mizan qui discutait avec d’autres adhérents au moment où il affichait une déclaration émanant de leur bureau national destiné au ministère de la Formation professionnelle, aux présidents des sections syndicales ainsi qu’à la presse. Le document, dont nous détenons une copie, revient sur toutes les revendications à même de sortir les fonctionnaires de ce secteur de leur marasme. Ainsi, en ce qui concerne le dossier relatif au statut particulier, les rédacteurs du document insistent sur sa révision, notamment la classification de tous les corps allant des professeurs jusqu’aux ouvriers professionnels en passant par ceux des services économiques et autres. Des propositions sont énumérées au sujet de la création exceptionnelle de postes budgétaires afin de permettre la promotion des ouvriers professionnels hors catégorie tout en intégrant les OP contractuels pour une durée indéterminée dans des postes permanents en attendant la régularisation de leurs contrats actuels. Au sujet du volume horaire hebdomadaire, les syndicalistes du Snapap exigent seize heures pour les professeurs spécialisés, vingt-deux heures pour les PEP et vingt heures pour les femmes ayant des enfants âgés de moins de six ans. Le deuxième volet de cette plate-forme de revendications tourne autour du dossier des primes. Pas moins de dix-huit primes y sont revendiquées. On citera une prime de retraite calculée pour un mois sur une année d’exercice, une prime forfaitaire équivalent à 60% du salaire de base, une prime de logement de dix mille dinars pour ceux qui ne possèdent pas de logement, une prime de restauration et de transport d’une valeur de 30% du salaire de base, une prime de 20% du salaire de base, une prime de responsabilité sur les ateliers égale à 15% du salaire de base, de même pour les postes de responsabilité, IEP et de rendement de 60% du salaire de base et bien d’autres, telles la prime pédagogique de 50% et sa généralisation pour tous, une prime de nuisance de 30% au profit des personnels de maintenance ainsi que pour les professeurs des spécialités dites lourdes, 3000 DA pour la femme au foyer, 2000 DA d’allocations familiales pour chaque enfant et 3000 DA pour la prime de scolarité. En tout cas, une plate-forme à même de satisfaire ces fonctionnaires. Le volet inhérent à la médecine du travail n’est pas omis. Pour ce syndicat, il est impératif de mettre à la disposition des travailleurs du secteur une clinique pour la prise en charge des travailleurs de chaque wilaya où seront traités les malades atteints de maladies professionnelles. Dans la même déclaration, il est mentionné de maintenir l’âge de départ à la retraite après trente-deux ans d’exercice tout en l’accordant après vingt-cinq ans aux professeurs. Alors que les divers sont en nombre de quatre. A titre d’exemple, laisser le mouvement ouvert afin de donner la chance à tous pour, d’une part les mutations et, d’autre part, les promotions. Comme il est indispensable d’établir le calendrier des vacances à chaque début d’année scolaire professionnelle tout en les révisant pour les aligner sur celles du secteur de l’éducation.
Un autre cas sensible n’a pas été oublié, à savoir l’annulation de ce que prévoient les lois 87 et 87 bis et en ce qui concerne le salaire de base.
Les rédacteurs du document ont jugé que leur tutelle ne satisfait guère les revendications et les préoccupations des travailleurs du secteur, en plus de la non-association des syndicats autonomes dans la préparation du régime indemnitaire. Afin d’éviter tout dérapage pouvant paralyser ce secteur, le bureau national de la formation professionnelle affilié au Snapap considère que cette déclaration constitue un avertissement à prendre au sérieux.
Amar Ouramdane