Les deux directeurs des œuvres universitaires séquestrés

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Avant-hier, la situation était à son paroxysme et la colère des étudiants est restée toujours la même au point de lancer une opération “prise d’otage” contre les responsables présents sur les lieux. En effet, après une réunion infructueuse, les étudiants résidant à la cité 4 garçon ont pris en otage les deux responsables des œuvres universitaires de M’Douha et Hasnaoua I, le directeur de la cité garçons ainsi que le chef de service transport à la DOU (direction des œuvres universitaire) Hasnaoua I, depuis lundi passé vers la mi-journée. L’action se veut, selon l’un des étudiants en colère, une réponse à l’administration qui ne veut pas assumer ses responsabilités. “Nous avons déjà posé le problème à la DOU, Hasnaoua I, mais rien n’y fait. Le problème du transport se pose depuis l’année passée. Nous avons revendiqué l’augmentation de la flotte qui ne peut plus répondre aux besoins des residants de deux cités universitaires auxquelles s’ajoutent les milliers d’étudiants en sciences juridiques”, indique-t-on. Il faut dire que le transport universitaire desservant la cité universitaire de Boukhalfa compte vingt bus interdits de circulation puisqu’ils sont bloqués au niveau de la cité depuis le 10 janvier dernier. “Nous avons procédé de la sorte pour révéler ce qui se passe. Il y a d’abord le nombre de bus qui est insuffisant en plus leur gestion laisse à désirer; le contrôle ne se fait pas d’une manière efficace au point d’arriver à des situations de crise parfois, 4 à 5 bus tombent en panne, d’autres “grillent” des rotations, ce qui ne laisse aux étudiants que dix à neuf bus qui se retrouvent dépassés et incapables d’assurer la forte demande”, ajoute notre interlocuteur. Ce dernier précisera qu’à plusieurs reprises les étudiants ont tenté de trouver un terrain d’entente avec le DOUH. “Ce dernier trouve nos arguments infondés, qu’il assume alors les conséquences.” Le transport n’est pas l’unique revendication des étudiants. La dotation de la résidence universitaire de Boukhalfa d’une ambulance et l’amélioration des capacités des deux restaurants, sont entre autres des points présentés par le comité des étudiants aux responsables. “Tant que le directeur des œuvres universitaires de Hasnaoua I ne nous donne pas un engagement écrit sur l’augmentation de la flotte de transport d’au moins cinq bus, nous camperons sur notre position”, nous dit un autre étudiant. Contacté par nos soins, le DOUC, qui était, 24 heures durant, en compagnie du DOU-Centre “pris en otage”, nous fera savoir que les revendications des étudiants sont “légitimes”, mais ne relevant pas de ses prérogatives. En effet, sur décision de la tutelle, la gestion du dossier du transport “urbain” est léguée à la direction des œuvres universitaires Hasnaoua, dont le premier responsable a refusé de signer un engagement “écrit” pour l’augmentation de la flotte de cinq bus ce qui est du ressort de l’ONOU. Une position qui lui a coûté “cher” puisqu’il a dû passer la nuit d’avant-hier dans le bureau du directeur. Le problème réside, selon un responsable de la DOUH, dans le nombre important d’étudiants “externes” qui utilisent le bus de cette ligne alors qu’ils ne sont pas des abonnés, d’où la difficulté de cerner avec précision les besoins réels des résidants car les “externes” ne sont pas comptabilisés au moment de la formation de la demande à l’ONOU.

Par ailleurs, les étudiants des sciences juridiques ont enclenché depuis 15 jours une grève pour justement protester contre le manque de transport induit par le blocage des 20 bus affectés pour la résidence universitaire. Ces étudiants n’admettent pas de payer quotidiennement le prix du transport aux privés qui ne peuvent pas, vu leur nombre, satisfaire toute la demande. “Parfois, on est obligés d’attendre une demi-heure pour trouver une place, certains font le parcours à pied. C’est insupportable”, nous dit Naïma, une étudiante “juriste” rencontrée à l’entrée du campus universitaire de Boukhalfa. Les étudiants résidants tiendront aujourd’hui une assemblée générale pour arrêter une feuille de route et des actions à entreprendre afin de faire valoir leurs revendications. L’opération “prise d’otage” des deux DOU n’a pas connu son épilogue, les étudiants disent être “décidés” à aller jusqu’au bout de leur action.

Omar Zeghni

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