La grève du SETE partiellement suivie

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Le ministère de l’Education nationale a entrepris, hier, une action en justice en référé contre les cinq syndicats de Tizi Ouzou qui ont décidé de débrayer les 15 et 16 janvier.C’est ce que nous avons appris du secrétaire général du syndicat autonome des travailleurs de l’Education et de la Formation (SATEF). Cette action judiciaire, menée uniquement contre la coordination syndicale, qui a adressé le 02 janvier 2006, un préavis de grève au département de Benbouzid, vise, selon M. Salem Sadali, à pousser les syndicats à surseoir au mot d’ordre de grève. Dans ce préavis de grève, il a été question de satisfaire les revendications des travailleurs de l’Education autour, notamment, de l’augmentation des salaires, la retraite totale à 100 % et la promulgation d’un statut particulier pour les travailleurs du secteur de l’Education. Les convocations de la justice ont été envoyées aux CLA, le CNAPEST, l’UNPEF, le SATEF et le SETE de Bejaia, qui composent l’intersyndicale. « Nous avons reçu les citations de justice la matinée mais la décision du juge ne sera connue que tard dans l’après midi », indique encore le SG du SATEF.Avant d’entamer les négociations aux environs de 15 heures, le secrétaire général du SATEF a déclaré que « le mot d’ordre de grève est lancé ». Le recours à la justice, indique t-il, est un moyen supplémentaire pour que la tutelle dissuade les représentants des enseignants.Par ailleurs, la grève illimitée lancée depuis le 9 janvier par le syndicat d’entreprise des travailleurs de l’Education (SETE) de Tizi ouzou affilié à l’UGTA, a été partiellement suivie dans l’ensemble des localités de la wilaya. Une virée au chef-lieu de la wilaya nous a démontré que le suivi diffère d’un établissement à un autre. Alors que les lycéens ont repris les bancs de l’école le plus normalement du monde.Certains établissements du primaire et du moyen ont adhéré au mot d’ordre de grève du SETE. Un enseignant qui vient juste de terminer sa séance avec les élèves, au lycée El-Khanssa nous dira : « Pour moi, la grève débutera demain». Dans cet établissement, tous les enseignants ont travaillé. Le même topo est constaté dans les lycées, polyvalent et Fatma N’Soumer. Contrairement à son collègue du palier supérieur, une enseignante de l’école primaire Takoucht a souligné que la situation des enseignants est très déplorable : «Alors que les enfants des autres familles ont fêté, dans la joie l’Aid, nos enfants étaient privés à cause de l’insouciance de nos responsables ». L’appel à la grève a reçu un écho favorable dans cet établissement, puisque sur douze classes, quatre uniquement n’ont pas séché les cours. Selon un membre de l’union locale de l’UGTA « la grève a reçu un écho favorable et l’adhésion a été massive ». Le débrayage connaîtra un terme lorsque la tutelle effectuera le versement des arriérés de salaires et les primes de scolarité et de rendement, a-t-on déclaré.Alors que le SETE défend énergiquement sa thèse, la coordination intersyndicale l’accuse de vouloir entretenir l’ambiguïté. Le porte-parole du SATEF pense que son objectif est de torpiller les actions de la coordination, d’autant plus que le SATEF se présente comme l’un des initiateurs de ce rassemblement. Dans la wilaya de Tizi ouzou, le nombre de grèves se multiplie sur fond de divergences entretenues par les différents acteurs de la scène syndicale. Ce qui n’est pas sans présager d’un mauvais augure pour le secteur, les plus touchés dans cette affaire demeurent les élèves. Ces derniers, comme de coutume, se verront finir l’année sans achever les programmes pédagogiques.

M.Ait Frawsen

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