A la 32’, Les Algériens se réveillent, s’imposent et poussent les Eléphants à se retrancher. A s’en méfier. Et à carrément s’alarmer. Sur une multitude de belles actions orchestrées par Ziani, celle qui a abouti fut tout simplement celle où le défenseur des Fennecs a vu la défense ivoirienne remonter et adresse une belle ouverture vers Matmour. Le joueur du Borussia Mönchengladbach élimine Tiote et Bamba sur son contrôle orienté avant d’adresser une frappe à l’entrée de la surface. Le ballon heurte le poteau droit et finit dans le but. Les Algériens viennent de prouver, et de quelle manière, qu’ils imposent le respect. Le Séchelien Eddy Maillet met fin à une première partie plutôt agréable, Elephants et Fennecs ont eu chacun leur part de domination. A l’opportunisme des Ivoiriens devant une défense algérienne au bord de la panique a répondu une Algérie plus posée et décidée à créer du jeu grâce notamment à ses deux meneurs de jeu, Karim Ziani et Mourad Meghni. De retour des vestiaires, et comme on ne change pas une équipe qui plaît, Saâdane reconduit le même groupe. Drogba, le poison, est isolé au milieu des défenseurs algériens. Il faut dire aussi que Bougherra veillait vraiment au grain. Les minutes s’égrainent et les Algériens sont dominateurs. Ils se plaisent même à faire beau jeu. Mais lorsque sur une bonne ouverture de Meghni à destination de Matmour dans la surface, ce dernier reprend de volée, seul dans une position difficile, et manque d’achever ces Eléphants. Il y a également cette sortie de Yebda, qui prend sa chance à vingt-cinq mètres du but de Barry, sur la droite. Le ballon passe à droite. Quelques minutes plus tard, ce même Yebda rate l’immanquable. Le jeu se durcit, est parfois brutal. L’arbitre sort un carton jaune à Yahia après ce vilain geste sur Zokora. Le coup franc qui suit, pourtant bien placé et tiré par Drogba, ne donne pas grand-chose. Sur ce score de parité, à un quart d’heure d’une fin trop attendue par les Eléphants, les Algériens donnaient cette nette impression de vouloir en finir avec les Ivoiriens.
Nous avons vu Meghni dans ses œuvres, Yebda étalant sa classe et Chaouchi tel qu’on l’aime.
Soudain, contre toute attente, Keita marque le second but. Bougherra remet le compteur à égalité. Ce match est complètement fou ! Le défenseur des Glasgow Rangers, parfaitement placé dans le dos de Bamba, reprend d’une tête rageuse un centre de Belhadj depuis le côté gauche. Tout est à refaire pour les Eléphants. L’arbitre renvoie tout ce beau monde souffler.
Un match fou !
Deuxième changement pour les Fennecs avant cette première partie de la prolongation: Meghni, sans doute préservé, cède sa place à Bouazza. Ce dernier est presque à l’origine et à la conclusion de l’action ! Bougherra lance le joueur de Blackpool qui sauve le ballon de la sortie puis centre en bout de course pour personne… ou presque. Ziani garde le cuir sur le pré puis centre tranquillement au second poteau pour Bouazza qui a suivi l’action. Sa tête trompe Barry, impuissant. 3buts, tout aussi beaux les uns que les autres et l’Algérie met un pied en demi-finale.
Chaouchi, cœur de lion
Si un joueur mérite la palme du courage, Fawzi Chaouchi viendra en premier, loin, très loin de ses coéquipiers. Face au mal de dos qui a failli le priver de cette rencontre, il a refusé, sous les larmes, de laisser sa place. Si cette première partie a confirmé la supériorité des Fennecs face à ces mastodontes ivoiriens, la seconde, avec l’incorporation de Abdoun, a, quant à elle, sonné le glas et propulsé les Algériens vers les demi-finales. Inimaginables pour ces frileux Fennecs au cœur gros comme ça.
Ferhat Zafane