Quel avenir pour le Net ?

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“Le 26 janvier 2010 au soir, le blogueur et défenseur des droits de l’homme, Boubaker Al-Yadib, a été arrêté et placé en garde à vue au commissariat de Guelmim (190 km au sud d’Agadir)”. Son procès a eu lieu ce hier soir sans qu’aucun chef d’accusation officiel soit retenu contre lui. Les autorités lui reprochent, en réalité, d’avoir publié en ligne, le 25 janvier 2010, l’annonce d’une grève des blogueurs pour “une semaine de deuil pour la liberté d’expression au Maroc”. “Cette action, lancée par l’Association des blogueurs marocains, devait durer jusqu’au 31 janvier 2010”, lit-on dans une déclaration rendue publique par une association marocaine de défense des droits de l’Homme.

Selon Reporters Sans Frontières, l’association berbériste locale, rappelle que “le blogueur El Bachir Hazzam avait été condamné initialement à quatre mois de prison ferme pour diffusion de fausses informations portant atteinte à l’image au royaume concernant les droits de l’Homme”. Le propriétaire d’un cybercafé, Abdullah Boukfou, avait, quant à lui, écopé d’un an de prison ferme “pour avoir diffusé des informations relatives aux manifestations et pour possession de publications incitant à la haine raciale”.

Les tentatives de la monarchie alaouite de verrouiller la toile sont une grave atteinte aux libertés. Il faut souligner aussi que ces arrestations sont opérées parmi les militants amazighs marocains.

La censure qui frappe de plein fouet les mouvements politiques d’oppositions, de par le monde, ont trouvé « refuge » sur le Net afin de faire valoir leur projet. Cette révolution qui vient déranger les dictateurs de tout acabit dans leur profond sommeil sera, d’un jour à l’autre, la cible de l’ostracisme et de la censure.

Les réactions diffèrent d’un pays à l’autre, sauf que le Maroc n’est pas à sa première arrestation de blogueur.

En Algérie, par exemple, aucun internaute n’est inquiété. Néanmoins, des informations circulent et font état d’une décision du gouvernement de procéder au contrôle systématique de tout ce qui se fait sur le Net.

On est allé jusqu’à évoquer l’achat de l’Algérie d’un lot de matériel informatique en Chine afin de procéder au contrôle de la Toile. Une information non encore confirmée ou infirmée par qui que ce soit.

C’est sous le couvert de la lutte antiterroriste, que plusieurs Etats, notamment les plus touchés par ce phénomène, verrouillent ce dernier maillon de ce support d’information. Pour les autres, c’est cette dynamique citoyenne qui se crée sur la Toile qui les poussent à réagir ainsi. Le meilleur exemple nous vient de l’Iran. C’était grâce à l’Internet que les exactions du régime iranien ont été dévoilées au monde entier.

Le travail réalisé par les internautes iraniens sur le Web a fait réagir plus d’un Etat quant à la violation massif des droits de l’Homme en Iran.

La lutte antiterroriste, une nécessité qui doit réunir toutes les forces vives de chaque pays, mais ne doit en aucun cas être un justificatif afin de rétrécir le champ des libertés.

Et si le changement venait de cette génération facebook ?

M. Mouloudj

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