“Les pays qui s’opposent à notre adhésion à l’OMC font partie de l’UE”

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Cinq ans sont passés depuis l’accord d’association signé entre l’Algérie et l’union européenne. Cet accord entré en vigueur depuis 2005, n’a pas atteint les objectifs voulus, selon le ministre du commerce Hachemi Djaâboub. L’intervenant, d’hier sur les ondes de la radio nationale, a abordé longuement le sujet de l’adhésion de l’Algérie à l’OMC, qui continue à faire débat. Un blocage qui se situe selon le ministre du commerce au niveau de certains pays membres de UE. “Les pays qui s’opposent à notre adhésion à l’OMC font partie de l’UE et sont censés être nos meilleurs partenaires” a-t-il indiqué, tout en reprochant à l’UE d’avoir failli dans la coopération en matière de transfert de nouvelles technologies et la lutte antiterroriste. Les déclarations du ministre sont intervenues lors de l’arrivée à Alger d’une importante délégation de la Commission européenne, venue discuter de cet accord et du partenariat stratégique dans l’énergie. L’Algérie cumule une longue négociation dans ce processus d’adhésion, puisque sa première demande remonte à 1987, sachant que les négociations effectives ont débuté en 2001.

L’Algérie demeure parmi les partenaires privilégiés de ces pays européens qui écoulent leurs marchandises dans ces marchés. Plus d’importations qui proviennent des pays européens avec moins d’exportations de produits algériens hors hydrocarbures. M. Djaâboub rejoint les nombreuses voix, notamment le patronat, qui ont critiqué le partenariat avec l’union européenne. Les critiques relevant que des taxes sont imposées aux produits algériens destinés à l’exportation vers les pays européens. “Les produits algériens hors hydrocarbures capables d’être exportés vers l’Europe comme les engrais sont taxés.”

Il convient de rappeler que l’Algérie a dénoncé à maintes reprises ces taxes qui compromettent l’avenir de toute l’industrie pétrochimique algérienne. L’origine de ce malentendu entre les deux parties est liée, selon les experts, aux exigences de ces pays européens de mettre fin à la subvention des prix des hydrocarbures, notamment ceux destinés à l’industrie. De sont côté, le gouvernement algérien refuse de lever cette subvention, et d’aligner les prix des carburants sur la base des prix internationaux. Les experts, quant à eux, estiment que ce retard d’adhésion de l’Algérie à l’organisation mondiale du commerce est dû au statut de pays pétrolier et au refus de l’ouverture des services relatifs au secteur de l’énergie.

Jusqu’aux dernières négociations, l’Algérie a mené dix rounds de négociations multilatérales durant lesquels elle a traité 1600 questions relatives à son système économique et a tenu 93 réunions bilatérales avec 21 pays. Après le dixième round, l’Algérie a reçu 96 questions concernant certains aspects d’une dizaine de thèmes sur lesquels elle poursuit actuellement les négociations.

A. Slimani

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