“Le plus grand nombre d’accidents mortels a été celui des bus”

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C’est, en tous les cas, ce qu’avait déclaré le lieutenant-colonel Ali Belouti, chef de bureau au niveau de la division de la sécurité routière de l’état-major de la gendarmerie nationale, lors de la conférence de presse qu’il avait animée dans la matinée du jeudi au niveau du groupement de la gendarmerie nationale de Bejaia. Cette dernière a été programmée par l’état-major dans le but de sensibiliser, par le biais de la presse, la population et principalement les chauffeurs des nouvelles dispositions relatives au code de la route. Du moment que ce corps assure la sécurité des quatre cinquième du réseau routier du pays, dira le conférencier, il était nécessaire que ses services programment une campagne de sensibilisation laquelle a, d’ailleurs, commencé depuis quelques jours à travers les ondes de la radio nationale et des différentes radios locales en plus des conférences organisées au sein du milieu scolaire. Durant cette rencontre avec la presse, le représentant de l’état-major a présenté une situation exhaustive de la dernière décennie quant aux accidents de la route et des différentes interventions dissuasives et réprimandes de son secteur. Ces statistiques nous informent qu’il y a eu une augmentation constante du nombre d’accidents routiers avec une légère baisse pour l’année dernière, justifiée par l’imposition du mois de Ramadhan en saison estivale, période qui a toujours occupé la première place dans l’année par rapport au nombre d’accidents et surtout de morts. Pêle-mêle, le conférencier dira que les moins de trente ans représentent le plus grand nombre de conducteurs ayant été à l’origine des accidents notamment ceux dont l’ancienneté du permis n’excède pas cinq ans et que la wilaya de Sétif vient de surpasser la capitale en terme de nombre d’accidents de la route. A notre question de connaître les raisons ayant poussé ses services à classer la wilaya de Bejaia au niveau national au milieu du tableau par rapport aux accidents de la route alors que les services de la police l’ont classée en quatrième position comme nous avions eu à le rapporter dans ces propres colonnes lors du récent passage du directeur central de la police judiciaire à Bejaia, le conférencier répondra tout simplement que ces chiffres sont ceux de la gendarmerie et que pour avoir le classement réel il faudra se rapprocher du ministère des transports, lequel est seul en possession de toutes les données pouvant lui permettre de donner le classement réel par wilaya. Toujours dans le même contexte, nous avions soulevé le problème du plan Delphine que la gendarmerie met en application à chaque période estivale qui n’a pas, pour autant, réduit le nombre d’accidents ni de morts. Notre interlocuteur dira que ce plan a contribué à la dissuasion des chauffards mais c’est plutôt d’autres paramètres qui ont fait que les accidents aient diminué l’année passée par rapport aux autres années. C’est ainsi qu’il dira que la réalisation de certains tronçons de l’autoroute EST-OUEST, de la rocade des hauts plateaux, des liaisons autoroutières et de beaucoup de routes périphériques en soient à l’origine de cette heureuse diminution. Les services de la gendarmerie ont probablement fait des recherches par rapport à cette science appelée accidentologie pour avancer ces éléments mais aussi il est sur que leur expérience leur a servis pour faire ce diagnostic. Toutefois, avant d’achever son intervention qu’il fera en présence du chargé de la communication de la gendarmerie nationale, le colonel Ayoub, le conférencier insistera sur le parc automobile très important qui est en inadéquation par rapport au réseau routier, sur l’incohésion sur la batterie de textes régissant le code de la route alors qu’il serait préférable d’engager une refonte totale du code relatif à la circulation et à la sécurité routières avant de dire qu’en l’absence de stratégie nationale de lutte contre l’insécurité routière, il est plus que nécessaire de créer un centre national de sécurité routière dépendant directement du premier ministère et de commencer à inculquer dès à présent le respect du code de la route et le civisme à nos générations futures. Bien que les retouches apportées à la loi de 2001 relative au code de la route soient trop sévères, il n’en demeure pas moins que ce genre de campagne de sensibilisation peuvent apporter un plus à la diminution de l’hécatombe routière qui se positionnera en troisième place d’ici 2020 comme l’une des causes de mortalité les plus importantes, après les maladies cardiovasculaires et le sida, selon le rapport de l’organisation mondiale de la santé.

A. Gana

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