Cours d’alphabétisation

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Longtemps oubliées et confinées aux rudes tâches ménagères, les femmes de la région d’Akfadou ont reçu dernièrement des cours d’alphabétisation avec un cœur joyeux.

Initiés par Ghania Ouahab, elle-même diplômée en informatique et en arts plastiques, dont la volonté n’a d’égale que son obstination à apporter un tant soit peu de lumière à ses consœurs ; les cours ont commencé depuis 2007 initialement au village Imaghdacène avant de s’étendre dernièrement au chef-lieu de Tiniri, comme un courant de douceur.

Rencontrée à la Maison de jeunes où elle donne des cours, la jeune institutrice avoue : “Au début, les femmes sont timides et ne viennent pas souvent. Mais, avec le temps, l’information a fait le tour de la région, et les femmes viennent en nombre armées d’une grande volonté. Au village, il y a sept femmes qui reçoivent des cours, et à Tiniri, elles sont au nombre de 32 femmes”.

Ces cours d’alphabétisation donnés en langues arabe et française sont dispensés avec le concours de la Direction de l’éducation de Bgayet en collaboration avec l’Office national de l’enseignement des adultes qui trace les programmes en fonction du niveau des élèves.

“J’enseigne trois heures par jour, que je répartis entre le groupe du village et celui de Tiniri; Et je suis très satisfaite que les femmes viennent en nombre, d’ailleurs, une nette amélioration du niveau s’en ressent à leur faculté de parler, écrire et compter ce qui me donne plus d’envie à aller de l’avant et inciter à inscrire d’autres femmes”.

Tant de volonté laisse songeur plus d’un. Cependant, la présence des hommes aux cours est quasi inexistante. “Au début, il y a un seul inscrit, mais peu de temps après, il ne venait plus. Je pense que c’est une question de mentalité ! Mais je dois dire que ce n’est guère par négligence ou par mépris ; un nombre d’hommes étaient inscrits au primaire de Tizamourine, mais l’enseignant à qui manquait la carte du Service national a été écarté et les cours ont été malheureusement gelés”, ajoute l’institutrice avec un brin de dépit. Par ailleurs, on nous apprend que ces cours sont sanctionnés d’une attestation dûment paraphée par les instances compétentes, ce qui donne encore, un peu plus de crédit à l’initiative et encourage d’autres femmes à venir rejoindre les rangs. “Je suis très heureuse de venir prendre des cours”, dit une femme élève d’une cinquantaine d’années. “Je n’ai pas l’intention de conduire un avion, mais au moins, je saurai déchiffrer un mandat, une lettre et pouvoir apposer aisément ma signature sur un document officiel. Sinon, les cours me permettent d’apprendre à compter et reconnaître les billets de banques !” Finalement, s’il est inutile de louer les bienfaits multiples des cours pour adultes, il est important qu’ils soient généralisés ipso facto à toutes les régions et à toutes les catégories avec une solide détermination et une application à toute épreuve.

T. D.

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