Depuis quelques années, le secteur de la santé à Bgayet n’a pas arrêté d’être décrié par la population, parfois par ses propres responsables comme ce fut le cas lors de la visite du ministre de la Santé à Bgayet, lequel avait jugé que ce dernier était le plus mal géré à travers tout le pays, enfin et surtout par les élus du peuple et le dernier dénigrement en date, fut celui de l’assemblée populaire de la wilaya lors de la récente réunion qu’ils avaient tenue.
L’anarchie créée et entretenue dans les structures sanitaires, l’inadaptation de la nouvelle carte sanitaire qui engendre un dysfonctionnement dans les structures de santé, le retard enregistré dans la mise à niveau de l’hôpital Khellil Amrane en CHU et ce, malgré la disponibilité des crédits alloués par l’assemblée, la faible consommation des crédits de l’ordre de 35% au titre du PCSC 2005/2009, l’absence des équipements médicaux de première nécessité indispensables à l’élaboration du diagnostic et recourant systématiquement aux équipements du secteur privé et au transfert des malades vers d’autres wilayas, les retards importants qu’accusent de nombreux projets notamment le centre anticancéreux, l’hôpital spécialisé de rééducation fonctionnelle de 60 lits d’Il Maten et bien d’autres structures relevant de ce secteur ont été les principaux griefs retenus par l’APW à l’égard du premier responsable du secteur de la santé lors de la session extraordinaire tenue les 25 et 26 du mois écoulé. C’est ainsi que l’assemblée a conclu en disant prendre acte des graves insuffisances constatées dans la gestion de ce secteur névralgique, jugeant ainsi, urgent et nécessaire de prendre des mesures énergiques organiques et responsables à la hauteur des aspirations légitimes et vitales de la population de la région et des malades en particulier.
Ces élus ont été, d’ailleurs, confortés dans leur jugement par le wali qui dira, qu’il a constaté avec regret un manque d’autorité et de gestion dans ce secteur et qu’il prendra ses responsabilités par conséquent. Il est vrai que le secteur de la santé au niveau de la wilaya souffre énormément et les malades avec. Et pourtant rien n’a été fait pour y remédier malgré la déclaration de Amar Tou, ministre de la Santé de l’époque, lors de sa visite dans la wilaya de Bgayet en 2007, lequel avait qualifié le secteur de la santé au niveau de la wilaya de Bgayet comme le plus mal géré du pays.
Une gestion et des questions
Enfin, concernant l’assemblée de wilaya, elle n’est pas à ses premiers constats négatifs du secteur étant donné que déjà en décembre 2008, lors de sa session ordinaire, elle avait tiré à boulets rouges sur le secteur de la santé en reprochant l’occultation de la dimension humaine, la gestion nepotique de ces ressources, notamment dans sa dimension morale qui constitue un empêchement inacceptable à la pratique médicale et surtout la création d’une faculté de médecine à l’université Abderrahmane-Mira de Bgayet laquelle n’a pas été suivie par la programmation d’un centre hospitalo-universitaire dans la wilaya pour que les étudiants dans la filière qui puissent compléter concrètement leurs études. Pour pallier à cette carence, les membres de l’assemblée populaire de la wilaya de Bgayet avaient dégagé un budget primitif de l’exercice écoulé, une enveloppe de quatre milliards et demi de centimes pour la mise à niveau du principal hôpital de la wilaya, Khellil Amrane en l’occurrence, en CHU. En outre, il a été décidé aussi de réserver un montant de cinq milliards de centimes pour engager une étude de réalisation d’un centre hospitalo-universitaire d’une capacité de 640 lits dans la wilaya de Bgayet.
Voulant contribuer au développement de ce secteur, les membres de l’auguste assemblée ont voté dans le budget primitif de l’année en cours, plus de treize milliards de centimes pour l’acquisition d’une imagerie à résonance magnétique (IRM), d’incinérateurs au profit des établissements hospitaliers et une camionnette frigorifique à affecter à l’hôpital d’Amizour. Il est utile de rappeler que pour plus d’un million d’habitants, la wilaya de Bgayet dispose, selon la nouvelle carte du secteur, de six hôpitaux, de deux spécialisés et de huit établissements publics de santé de proximité englobant à eux seuls une cinquantaine de polycliniques et près de deux cents salles de soin.
Les structures privées
A ces structures publiques, s’ajoutent des structures parapubliques et privées, à savoir quatre établissements hospitaliers privés, trois cliniques privées, un ambulatoire d’ophtalmologie, deux centres d’hémodialyses médicales et une vingtaine de centres médico-sociaux. Dans le cadre de son développement, le secteur de la santé a lancé la réalisation d’une polyclinique, formulé la demande d’inscription d’une dizaine de polycliniques lesquelles restent les unités médicalisées les plus proches du citoyen et a bénéficié de plusieurs projets dont un hôpital psychiatrique de 120 lits, de deux hôpitaux de 60 lits, d’un centre anticancéreux, d’un centre intermédiaire pour la prise en charge des toxicomanes, d’un centre d’hémodialyse public et d’une polyclinique. Le secteur privé, a, de son côté, projeté la réalisation d’un établissement hospitalier, de trois centres d’hémodialyse, d’un laboratoire d’analyses médicales et de deux entreprises de transport sanitaire. Concernant l’effectif qui y exerce, il est de 356 médecins spécialistes dont 197 privés, 619 médecins généralistes dont 165 privés, 333 chirurgiens dentistes dont 197 privés et 2132 paramédicaux, dont 103 privés. Cela reste en deçà des normes en la matière notamment pour certaines spécialités.
Il est attendu beaucoup du centre hospitalo-universitaire dont on attend la réalisation.
A. Gana
