Un seul micro pour toutes les prestations

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Le bureau de poste de Aomar est semblable à cette personne qui ne dispose pas de beaucoup de moyens pour être plus utile, mais à qui on ne pardonne pas le moindre relâchement dans les actions qu’elle entreprend.

Aomar n’est plus le petit patelin d’autrefois où ou pouvait compter facilement sur le bout des doigts le nombre d’habitants, et qui n’exigeait pas dans le fonctionnement de ses structures, une utilisation d’equipements informatiques, au contraire de l’actuelle prestation administrative qui s’effectue d’un ordinateur à un autre, à l’exemple de la rénumération par virement bancaire. A propos de cela justement, cette opération de règlement des salaires mensuels des retraites, des fonctionnaires, et autres, dit un client “ne se déroule pas comme il se doit, faute d’organisation”.

N’importe quand, dès qu’on entre au bureau de poste de Aomar, on ne peut rester sans remarquer la longue file indienne se prélassant à l’extrême droite de la salle, devant l’unique micro en marche, un encombrement, affirme l’abonné “qui ne disparaîtra pas de sitôt, si la boite continue à tourner avec une seule machine”. Surtout lorsque arrive l’encaissement des factures Sonelgaz en fin de chaque trimestre, où il règne dans la pièce à peine de 30 m2 une atmosphère intenable avec la venue des consommateurs de Madjen, Tizi Larbaâ, Lakrarib, et autre chalet Yekhlef, lesquels accourent juste après réception de la quittance, connaissant, ironise mon interlocuteur “la promptitude de Sonelgaz à vous coller une pénalité de 300 DA pour retard de paiement”. Un instant de pression où le bureau de poste de Aomar se mobilise du simple agent jusqu’au plus haut de l’échelle ; dans pareil cas, on vous le dit d’avance, il n’est pas permis au personnel de parler de grade, d’ailleurs souligne-t-il “le receveur m’a servi maintes fois au guichet”.

Bien entendu, lorsque un cadre consent assez souvent à s’occuper des tâches réservées aux subalternes, c’est qu’il y a automatiquement contrainte quelque part, une logique, que ne manque pas d’approuver la personne “il y a un manque fou de personnel dans l’établissement”.

L’attente est devenue souvent courante sur ces lieux qu’on a même pas doté de sièges, un supplice qui pousse les visiteurs à se tortiller à mort pendant des heures.

A. Cherif

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