La procession humaine, 2000 selon les organisateurs, 1000 selon les services de sécurité, est partie de la cité universitaire de Oued Aïssi vers 10 h, les résidents des trois cités, à savoir Rehahlia, ex-Eniem et la résidence filles ont parcouru le “long” chemin qui “monte” de Oued Aïssi à la cité sociale de la wilaya en passant par les principales artères de la ville des Genêts en scandants des slogans hostiles à l’administration universitaire. Cependant, c’est l’insécurité qui règne en maître au niveau des cités universitaires, qui a soulevé le courroux des étudiants qui ne comprennet pas comment ils peuvent vivre dans un climat délétère marqué par une “insécurité” inquiétante. Il faut dire que ce problème est récurrent et revient souvent sur la “scène”. Il y a trois ans, les résidents de la même cité universitaire de Oued Aïssi avaient soulevé la même problématique en organisant, de nuit, une marche vers le commissariat de Tizi-Ouzou. Des mesures avaient été prises, à l’époque, pour tenter d’endiguer le phénomène en procédant surtout à l’installation d’un poste de contrôle de police. Une telle mesure n’a, semble-t-il, pas réglé tout ce problème puisque l’on reparle trois ans après de l’insécurité dans ces mêmes résidences. “Nous souffrons de jour comme de nuit de la présence d’intrus au sein même des résidences, dans les restaurants, au foyer et même à l’extérieur, on ne se sent plus en sécurité”, nous dit l’un des résidents de la cité Rehahlia. Une autre étudiante abonde dans le même sens : “ça devient risqué au-delà d’une certaine heure de circuler à l’intérieur, déclare-t-elle.” Arrivés devant le siège de la wilaya, les étudiants en colère ont observé un sit-in et ont fait lecture d’une déclaration dans laquelle ils stigmatisent “les politiques de replâtrage” et la situation de “non-gestion” dans laquelle “sombrent leurs résidences”. Les résidences de Oued Aïssi abandonnées par la tutelle, sans prise en charge effective, sont devenues de véritables bidonvilles où les délinquants et les voyous de tous bords rôdent en toute quiétude, ne se gênant point à menacer, voire à agresser les étudiants, lit-on dans une déclaration du comité des cités de Oued Aïssi. Une délégation d’étudiants résidents à Oued Aïssi a été reçue au cabinet du wali et la foule s’est dispersée dans le calme dans une marche qui n’a connu aucun incident.
Par ailleurs, la Coordination des œuvres universitaires, Centre de Tizi-Ouzou, a rendu publique hier une déclaration dans laquelle elle dénonce “la nouvelle forme d’esclavagisme appliquée dans l’administration publique sous l’enseigne des œuvres universitaires Centre de Tizi-Ouzou”. Ladite coordination a déposé, hier, un préavis de grève qui pourrait avoir lieu la semaine prochaine si les revendications des travailleurs ne sont pas prises en charge. L’université Mouloud Mammeri connaît donc une situation conflictuelle entre différentes parties. La communauté assiste, médusée, aux accusations des uns, aux campagnes de dénigrement des autres et à une intox fortement relayée par la “rumeur” qui fait de “certains étudiants” et autres “fonctionnaires” des “décideurs” et autres “acteurs” dans l’installation de X ou de Y dans tel ou tel poste. Il est peut-être temps aux uns et aux autres de se concentrer sur la vocation “scientifique” d’un établissement qui a beaucoup donné à la région.
Omar Zeghni