Ath Djellil, une commune de 7800 habitants relevant administrativement de la daïra d’Amizour accuse un retard considérable en matière de développement.
En effet, outre un déficit criant en matière d’équipements publics et d’infrastructures de base, il n’y a dans cette contrée enclavée nul investissement créateur d’emplois, à même d’éviter à la population les affres de la misère qui pousse à l’exode.
“Ce qui nous inquiète par dessus tout, c’est la carence en infrastructures sanitaires. Pire, sur tout le territoire de notre commune, il n’y a pas l’ombre d’une officine pharmaceutique, ce qui rend la présence des deux médecins privés quasi inutile puisque de toute façon, le malade est obligé d’aller acheter ses médicaments à El Kseur ou Amizour”, nous dira un habitant de Tamridjt, l’un des rares villages doté d’une unité de soins. Ces structures sont au nombre de trois. Les deux autres étant implantées au niveau des villages Tirezza et 1004 (non en rapport avec l’attitude du village). “Ces unités ne sont que l’ombre d’elles-mêmes, puisqu’elles n’assurent que les soins infirmiers”, se lamente un citoyen de Tirezza. “Par rapport aux autres village, tempère-t-il, on peut s’estimer chanceux”. Notre interlocuteur fait référence aux villages Tala N’Aït Said, Aslat et Tala Antia qui, dit-il “sont astreints à un parcours de plusieurs kilomètres pour une simple injection ou un pansement”. D’autres part, des citoyens d’Ath Djellil relèvent un manque de moyens, autant humains que matériels, au niveau de la polyclinique sise au village Tighzert : “Une polyclinique digne de ce nom est normalement équipée, en sus des services de médecine générale et de stomatologie, d’une maternité rurale. Or, la notre ne possède même pas de sage-femme”, déplore un citoyen du village Aghbvala. Et d’ajouter : “Si vous avez une femme enceinte à la maison, mieux vaut ne pas résider à Bounaim ou Tala Moumen, car il faut compter au moins une heure de route pour rallier l’hôpital d’Amizour”.
“D’ailleurs, poursuit-il, des parturientes ont déjà accouché dans des voitures et des malades, pris de sévère malaises, sont décédés au cours de leur évacuation”.
N. Maouche
