Cité « la gare » un ghetto surpeuplé

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Cette cité qui était un ancien centre de regroupement crée par l’armée coloniale en 1958 où a été parquée la population du Arch Imllahen après la destruction de leurs villages est située en plein centre de l’actuel chef lieu de la commune Ahnif a proximité de la gare ferroviaire d’où elle tire son nom. Dès l’approche de cette importante cité, l’on se rend immédiatement compte qu’elle est surpeuplée, toutes les ruelles grouillent de monde, au niveau de la rue principale l’on se croirait un jour de marché, pleine a craquée d’une foule qui semble désœuvrée. N’étant pas du patelin nous avions été tout de suite repérés et entourés de curieux, les présentations faites, c’est tout le monde qui se porte volontaire pour nous guider a travers des ruelles sales boueuses et très étroites de surcroît. Etant arrivé par un temps pluvieux, nous avions été contraints de retrousser les bas du pantalon à cause des ruissellements des eaux de pluie qui transforment ces ruelles non aménagées en marécage, hormis quelque bordures récemment posées, cette cité présente toutes les precimices d’abandon, même les anciens regards et caniveaux ont disparu sur la boue mise à part ceux de la rue principale pleins d’ordures et débordant la plupart des rigoles qui coulent dans ces nombreuses ruelles dont certaines ressemblent à une déchirure ou un sentier de chèvre terminent leur course a l’intérieur de la cour du centre de santé qui n’a rien à envier à un lit d’oued à cause des détritus charriés par l’eau de pluie d’une eau saumâtre où se mélange du fumier qui signale la présence de cheptel à l’intérieur de cette cité une présence confirmée par de fortes odeurs de bétails.

Bien que la plupart des résidents de cette cité ont construit de nouvelles maisons mais dans une anarchie totale, d’autres, par contre vivent toujours dans de vieux taudis en terre battue de l’ère coloniale. Les âmes sensibles et les cœurs fragiles doivent s’abstenir de visiter cette cité « pleure o ! Pays bien aimé » disait l’abbé devant son pays en ruine. On a beau essayer de… sauver la face en procédant à un aménagement sommaire de la rue centrale, l’intérieur de la cité offre un piteux décor qui reflète une précarité sociale qui gagne du terrain comme pour compléter ce lugubre panorama un enchevêtrement de vieilles lignes électriques au dessus des toits donne des sueurs froides. Des personnes âgées nous expliquent l’importante démographie de la cité la gare par un exode généralisé du fait du terrorisme durant les années 90, de nombreux citoyens d’Imellahen qui ont regagné leurs villages après l’indépendance ont dû revenir à cause de l’insécurité. L’exiguïté ajoutée aux constructions anarchiques ont rendu ces lieux insalubres nos interlocuteurs évoquent des cas de maladies chroniques, dont le nombre est anormalement élevé c’est une cité qui doit faire objet d’une surveillance et d’un suivi permanent particulièrement en saisons chaudes par les services de la santé. Bizarrement nous n’avions à aucun moment durant notre tournée décelé de signes de révoltes dans la foule mais plutôt une résignation pénible et choquante et comment quand on se retrouve dans une telle situation après 48 ans d’indépendance, il ne reste vraiment pas beaucoup d’espoir d’un quelconque changement et c’est l’esprit de fatalité qui finit par dominer

O.S.

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