La pomme de terre entre l’offre, la demande et la spéculation

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La wilaya de Tizi-Ouzou prévoit la production de 347 000 quintaux de pommes de terre cette saison. A l’instar de l’année précédente, la production de la pomme de terre est en nette progression dans la capitale du Djurdjura. Les prévisions de la direction de l’agriculture s’annoncent rassurantes cette saison encore. 347 000 quintaux sont une quantité qui paraît suffisante pour satisfaire le besoin du marché local. Doit-on donc s’attendre à une baisse du prix de ce tubercule, très prisé par la société ? Pas évident ! L’année écoulée, la production était également importante mais aussi paradoxal que cela puisse paraître le coût du produit n’a jamais enregistré une baisse à même de le mettre à la portée des petites bourses. Ces derniers temps, le marché de la pomme de terre connaît une instabilité. Toujours est-il que le prix affiché est élevé. Hier, ce tubercule était affiché à 35 DA/kg. C’est dire que le prix a repris l’ascenseur au grand dam des petites bourses. Pourtant, la direction de l’agriculture de la wilaya de Tizi-Ouzou a approvisionné les wilayas limitrophes, Boumerdès, Bouira, Béjaïa avec pas moins de 12 000 quintaux de semence de pomme de terre. Tizi-Ouzou a enregistré la fin de la saison passée l’emmagasinnement de 44 000 quintaux de semence. C’est dire que la wilaya de Tizi-Ouzou n’est nullement dans le besoin. Selon les prévisions, il sera encore le cas cette année. Comment donc peut-on expliquer cette éternelle hasse des prix de ce tubercule ? Pour l’actuelle flambée, les spécialistes disent que cela est relatif au mauvais temps qui règne en kabyle depuis quelques semaines empêchant la cueillette du produit des champs. L’explication est convaincante sachant que le mois de février correspond à la période de la pomme de terre saisonnière, alors que depuis le début du mois, la pluie n’a pas cessé de tomber. Toujours est-il que l’argument ne peut pas expliquer tout, d’autant que la hausse du prix de ce produit de large consommation est quasi permanente en Kabylie et particulièrement à Tizi-Ouzou.

Les spéculateurs sont montrés du doigt. Pour plus d’un, ces derniers sont pour beaucoup dans l’instabilité du prix. Ceux-ci emmagasinent le produit afin que l’offre soit toujours moins que la demande. Ils commandent le marché à leur guise en l’absence de contrôle. En effet, si cette “précaution” de contrôle avait été prise, le prix n’aurait jamais atteint ce prix, notamment à Tizi-Ouzou. Une wilaya qui produit des quantités considérables de pomme de terre.

En témoignent les 347 000 quintaux prévus pour cette année. Tizi-Ouzou réserve cette saison une superficie de 1525 ha rien que pour la culture de la pomme de terre. C’est dire que la solution pour baisser le prix de ce produit ne se limite pas seulement à multiplier la production.

D’autres mesures doivent suivre. En attendant, le consommateur ne peut que faire avec cette hausse du coût de la pomme de terre qui s’ajoute aux prix des autres produits qui connaissent également une flambée vertigineuse s’alignant ainsi avec le sucre, cédé depuis quelques jours à 100 DA/kg.

La tomate, la salade, les haricots… et les légumes secs sont intouchables. Les petits bourses en souffre le martyre à Tizi-Ouzou.

M. O. B.

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