Plus de peur que de mal

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Au premier coup d’œil, de grosses fissures sur les murs au niveau des deux derniers étages se font remarquer, alors que le dernier est quasi effondré.

Une aussi grave situation ne semble pas déranger outre mesure les responsables locaux. Une équipe d’intervention spécialisée s’est dépêchée sur les lieux, pour venir en aide aux habitants de cette bâtisse, ainsi qu’une autre équipe de pompiers qui s’est rendue sur les lieux pour secourir d’éventuels blessés. Nous nous sommes rapprochés de quelques voisins, pour avoir plus d’informations. En état de choc, certains disent que cette bâtisse remonte à l’époque coloniale. “Aucune restauration n’a été faites depuis des lustres. Nous avons sollicité à maintes reprises les autorités locales pour qu’elles viennent avant qu’il ne soit trop tard, mais elles font toujours la sourde oreille”, fulmine notre interlocuteur. Devant cette situation, une question, somme toute légitime, d’autant plus qu’il s’agit de vies humaines, se pose. L’absence de statut pour de nombreuses cités n’aide pas à prévenir les pertes en vies humaines qui peuvent être causées par des effondrements pouvant arriver à tout moment, ni à identifier la partie devant assurer les éventuels travaux de réfection, d’entretien ou de consolidation. Des milliers de bâtisses, en Algérie datant du XVIIIe siècle; menacent de s’effondrer. Une menace accentuée durant les saisons hivernale et automnale. Des spécialistes expliquent que la dégradation des parties communes est aggravée par l’infiltration des eaux de pluie. D’autre part, si la wilaya d’Alger se vante des mesures préventives prises par l’Etat, tel l’amendement des lois et textes réglementaires régissant les constructions antisismiques, en classant la wilaya d’Alger en zone 3, et outre la réalisation d’études des assiettes en coordination avec les services du Centre d’études sismiques avant le lancement des travaux de chaque projet, il n’en demeure pas moins que la majorité des présidents d’APC de la wilaya d’Alger n’a même pas une idée du patrimoine immobilier de ses communes. Enfin, il convient de savoir par ailleurs que 80% des bâtisses sont à démolir.

Y. Maouchi

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