Il était aux commandes du football algérien durant plusieurs années, premier Président de la Fédération algérienne de football entre 1962 à 1971, dont la coupe d’Algérie porte fièrement le nom. Cependant, mis à part les initiés, le nom et le parcours du docteur restent largement méconnus.
Portrait :
Feu docteur Maouche a vu le jour au mois d’août 1925 sur les hauteurs de la Soummam ; exactement au village Tissira dans la commune de Chemini. Très tôt, il s’est distingué par ses penchants francs pour les études et habité par la passion dévorante qu’il vouait à l’éducation sportive qu’il n’a pas tardé à affirmer au sein du club universitaire de Constantine.
En élève studieux, il aimait également passer ses heures à fréquenter les terrains de foot et c’est pendant cet intermède constantinois qu’il a fait ses premières armes et peaufiné sa technique avec un sérieux et une application irréprochables. Toutefois, c’est à Alger qu’il a pu battre la mesure et a étalé toute l’étendue de son talent. Venu à la capitale pour poursuivre ses études de médecine avec le virus du foot chevillé au corps, il n’a pas hésité une seconde à étrenner les couleurs du Red Star d’Alger où il était un ailier fort réputé pour sa gentillesse, sa discipline et ses dribbles chaloupés. Chose naturelle, il rêvait d’une brillante carrière, de trophées et de réussite ; rêves tout à fait légitimes eu égard à son immense talent qui n’a pas manqué d’épater les galeries et de susciter l’intérêt des Français qui l’ont intégré très tôt dans les rangs de l’équipe olympique, en 1952. Une rare intégration et juste promotion pour ne pas les souligner ! En 1955, la guerre sort des sentiers secrets et ouvre ses portes aux volontaires algériens. C’est en réponse à cet appel que Maouche Mohand Amokrane range son cartable, raccroche ses crampons pour suivre inéluctablement le chemin de la révolution et militer sur le terrain d’une guerre pour le moins sanglante. Recherché par la police, il est retrouvé et incarcéré durant de longues années derrière les barreaux d’une prison à Aïn Oussara, Anciennement appelée Paul Cazelles. A l’indépendance, son nom est devenu incontournable. Docteur Maouche fait l’unanimité par sa sagesse, son sens pragmatique et sa clairvoyance, ainsi, il prend les rênes de la FAF durant plusieurs mandants caractérisés par la mise en chantier de la renaissance du football algérien dans ses différentes structures et surtout par une Équipe Nationale dont la qualité du jeu avait tutoyé l’apogée et commençait à imprimer ses premières lettres de noblesse en donnant brillamment la réplique aux cadors du football mondial. A la fois sportif dévoué, personnalité respectée doublée d’une vision toute en lucidité ; son aura a vite dépassé les frontières nationales. Peu d’années après l’indépendance du pays, un premier temps il a donné des assises inébranlables au Comité Olympique Algérien avant de rejoindre les hautes instances de Confédération Africaine de Football où il a milité aux côtés de l’Éthiopien Tesséma et tant d’autres pour le renouveau du football africain. Hélas ! En janvier 1971, une mort cruelle a brisé son élan et ses nombreux chantiers sont tombés à l’eau ; docteur Maouche venait de périr en compagnie d’une nombreuse délégation de sportifs dans un accident d’avion survenu sur les côtes algériennes laissant derrière lui un immense vide. Depuis, Dame coupe d’Algérie porte son nom et la CAF a fait baptiser une salle au nom du Docteur Maouche située dans les entrailles de son siège au Caire. Trop peu pour un pionnier !
Tarik Djerroud