Si le concept n’est pas usité, il apparaît néanmoins que la procédure a déjà commencé. « Les membres du secrétariat affirment que le Front de libération nationale ne ménagera aucun effort pour participer à toute initiative allant dans le sens du règlement de la crise de Kabylie et de toute autre question d’intérêt national », lit-on dans le communiqué sans aucune autre précision. Cependant, le chargé de communication du parti, M. Saïd Bouhedja, avait fini par avouer que son parti demande à ses quelques 250 élus qu’il compte en Kabylie de se « préparer politiquement et psychologiquement à toute éventualité ». Laquelle ? M. Bouhedja refuse de dire plus, se contentant de répéter la réponse dictée par l’instance suprême de son parti. Mais au fil d’une discussion à bâtons rompus avec ce nouveau responsable du FLN, il apparaît que les responsables de l’ancien parti unique ne tarderont pas à annoncer la nouvelle. Ce ne serait sans doute qu’une formalité. Notre interlocuteur a même fini par lâcher une phrase lourde de sens : « Il n’y a que les partis de la région qui ne se retireront pas ». Autrement dit, après le retrait du RND c’est au tour du FLN de suivre, même si les responsables de ce dernier n’ont pas apprécié la décision unilatérale de la formation de Ahmed Ouyahia. « Ce genre d’initiatives appellent en principe des démarches communes pour pouvoir aboutir à une solution définitive ».D’autre part, tout porte à croire que les partis de l’Alliance présidentielle vont se concerter sur ce point précis et adopter une démarche commune dans ce sens pour mettre le FFS, parti majoritaire dans les assemblées où l’élection a pu avoir lieu, devant le fait accompli. Il est vrai que les trois partis de l’Alliance présidentielle ne sont majoritaires que dans quelques communes, mais leur retrait va créer une situation de blocage. Des sources proches de ces partis parlent même d’un retrait des députés. « Aucune éventualité n’est à exclure » devait nous dire, hier un dirigeant du FLN qui ne voulait pas engager ses amis des autres formations. Il est à rappeler que le Rassemblement national démocratique a décidé de retirer tous ses élus de Kabylie dans le cadre de l’accord signé entre le gouvernement et le mouvement citoyen des archs portant sur la révocation des « indus élus ». Le Front des forces socialistes, qui détient la majorité des assemblées, refuse de se retirer sous prétexte que ses élus ont « un mandat populaire ». La même position est partagée par le Parti des travailleurs qui considère, lui, que cette décision est « une atteinte à l’unité nationale. »
Ali Boukhlef
