Ath Ivrahim : glissement de terrain menaçant

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Un effroyable mouvement de terrain s’est produit ce jeudi après-midi, à proximité d’un groupe d’habitations au lieu dit Aarkov dans le village Ath Ivrahim relevant de la commune de M’chedallah. A notre arrivée sur les lieux, nous sommes accueillis par un décor apocalyptique d’une vision cauchemardesque. Un pan entier d’une haute colline s’est détaché et glissé sur environs 150 m ce morceau de terrain d’une surface de 200×100 m a entraîné dans son mouvement une oliveraie de plus de 80 pieds d’oliviers dont la majorité sont centenaires qui se retrouvent renversées les racines en l’air, d’autres d’une hauteur approximative de 08 m ont été complètement engloutis dans la position debout visible à leurs cimes encore apparentes sur quelques centimètres. Des citoyens rencontrés sur les lieux nous apprennent qu’en plus des oliviers, 20 ruches pleines ont été ensevelies. L’effroyable affaissement de cette importante surface dont le mouvement est toujours visible à l’œil nu, se rapproche dangereusement de cette partie du village ; nous avions dénombré pas moins de 13 foyers directement menacés car étant situés à l’heure actuelle à 20 m à peine de ce glissement qui continue sa progression dans tous les sens ; un état de fait confirmé par des fissures qui apparaissent sur cette bande de terre encore intacte entre le lieu de l’affaissement et le groupe d’habitations composées des familles Nedjam Idriguène et Hocine. Un autre danger et pas des moindres est le fait que le déplacement de ce terrain a fini sa course dans un profond ravin, l’énorme masse de terre a complètement obstrué ce ravin en formant une digue constituant une authentique retenue collinaire d’environ 40 m de long et 07 m de profondeur, alimentée par ce ravin long de plus de 2 km qui récolte des quantités importantes d’eau de pluie. Cette accumulation des eaux prend du volume au fur et à mesure que le temps passe ; la digue formée de terre finira sans aucun doute par céder sachant qu’en amont se trouve des maisons le long de ce ravin Ighzer Aarkov. Quel serait leur sort si des énormes quantités d’eau seront libérées d’un seul coup ? De plus personne ne peut prévoir quand cette digue lâcherait, espérons que ça n’arrivera pas de nuit ou au moment où des dizaines d’écoliers du primaire franchiront ce ravin en plusieurs endroits. Sur les lieux, des citoyens résidants à proximité du glissement ayant des mines défaites et le regard hagard nous apprennent qu’ils n’ont pas fermés les yeux depuis le 1er jour et qu’ils surveillent la progression de l’affaissement et se tiennent prêts à toutes éventualités, des citoyens livrés à eux même et à leur propre sort. Nous apprenons que le président de l’APC de M’chedallah s’est déplacé sur les lieux quelques heures seulement après la catastrophe. N’ayant remarqué aucune présence des autorités à notre arrivée ce samedi à 10 h, nous avions accompagné un groupe des citoyens chez la Protection civile, la Gendarmerie et la police, nous apprenons sidérés qu’aucun de ces organismes n’a été avisé deux jours après cet incident ; de là à espérer l’intervention de spécialistes tels une équipe de géologues. Quel que soit le danger et les risques faibles ou forts les citoyens ont besoin de la présence rassurante et réconfortante des autorités ; des citoyens qui ont du mal à maîtriser leur terreur et qui ont besoin d’être fixés sur la suite de cet effrayant événement. Rappelons que nous avions consacré plus de 6 articles à travers les colonnes de la dépêche de kabylie entre 2008 et 2009 à propos du déversement du surplus d’eau dans ce ravin à partir des vannes du réseau d’AEP au lieudit Tamarigh à quelques 600 m en amont de l’endroit du glissement en donnant alerte sur alerte.

Oulaid Soualah

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