Grogne dans le secteur

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Le mouvement de grève enclenché par les enseignants depuis le 24 février dernier, et qui touche les trois paliers, primaire, moyen et secondaire, a atteint, selon les chiffres avancés par les deux syndicats autonomes qui coiffent l’action, un taux de participation de plus de 90 %. Le débrayage est aujourd’hui à sa deuxième semaine.

Les prémices d’une année blanche s’annoncent à l’horizon d’autant plus, que les voies du dialogue entre les deux parties semblent n’avoir pas apporté les résultats escomptés. Chacun campe sur ses positions, sans se soucier des conséquences qui en découlent. Le ministère de l’Education se dit avoir répondu favorablement aux attentes des enseignants en se basant sur l’augmentation des salaires. Mais, il a observé tout de même un silence sur les deux autres points relatifs aux œuvres sociales et à la médecine de travail. de l’autre côté, les prestataires endossent la précarité de la situation à leur tutelle. Le fait de rendre publique, à travers la presse, la fiche de paie des enseignants constitue selon ces derniers une atteinte à leur dignité et en même temps, une démarche malsaine et vicieuse qui vise à monter les parents d’élèves contre eux. Toujours selon les propos des enseignants, la fuite en avant de leurs responsables face à des réalités du terrain ne va pas dans le sens du dénouement de la crise, ce qui les encourage davantage à ne pas reprendre le travail. “Comment voulez-vous geler la grève sous la menace de notre tutelle ? On s’attendait à des propositions de sortie de crise, et voilà que le ministère de l’Education brandit la menace de nous radier”. Tels sont les propos tenus par certains enseignants rencontrés. Il faut dire que la situation ne présage rien de bon. A défaut d’une intervention urgente des plus hautes autorités du pays, le mouvement se dirigerait vers une impasse et les élèves seront l’otage du conflit. L’attitude du département de Benbouzid à pouvoir radier pas moins de 400 000 enseignants suscite moult interrogations. Le délai accordé aux grévistes arrive à terme aujourd’hui. Le Cnapest tranchera sur la question de poursuivre ou geler son mouvement demain lundi, lors de la réunion extraordinaire de son conseil national. L’Unpef pour sa part, est, au moment où nous mettons sous presse, en conclave pour prendre les mesures nécessaires. Tout porte à croire que le débrayage pourrait se poursuivre. La raison avancée au niveau de la base de ces deux formations syndicales est le refus d’abdiquer devant une menace proférée à l’encontre des éducateurs dont le seul tort est d’avoir demandé un droit et soulevé des doléances justes et légales.

M. Smail

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