L’association des victimes du 5 Octobre demande le même statut que les victimes de la tragédie nationale

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Toujours considérés comme des accidentés de travail, les victimes d’Octobre 1988 ne bénéficient aujourd’hui que d’une maigre pension de 3 000 DA octroyée par l’Etat. Une situation qui perdure et a fait sortir l’association du 5 Octobre 1988, de la wilaya de Béjaïa de sa réserve pour demander une autre considération. Zahir Kheloufi qui a fait le déplacement, hier, depuis Béjaïa au sein de notre rédaction à Alger, a fait appel à toutes les formations politiques, les chefs des groupes parlementaires, le président de l’APN, le président du Conseil de la nation ainsi que le Premier ministre afin dit-il, de « revoir le statut des victimes d’Octobre 1988 et augmenter les pensions qui sont toujours depuis leur instauration à 3 000 DA ». Dans ce sens, il dira « on demande purement et simplement le SNMG, nos pensions doivent être revalorisées dans les plus brefs délais, c’est notre droit, sinon on demande un capital de deux million de DA ». Zahir Kheloufi poursuit : »On a été reçus par les plus hautes instances du pays, même Zeroual nous a reçu, mais sans suite ; nos revendications n’ont pas été satisfaites », avant d’indiquer : »On a été reçus aussi par le DG de la CNAS, mais il nous a orientés vers d’autres responsables, à leur tête le Premier ministre. »

Les événements d’Octobre 1988 ont fait plus de 1 500 morts et 2 000 blessés dont cinq décès et 20 blessés à Béjaïa. Zahir Kheloufi avertit « si les autorités n’arrivent pas à satisfaire nos revendications, on saisira les plus hautes instances internationales y compris l’ONU », en poursuivant : « Nous demandons tout simplement le même statut que les victimes de la tragédie nationale, une prise en charge pour les blessés et une autre considération pour les familles qui ont perdu un des leurs, le président doit inclure cette catégorie dans la charte pour la paix et la réconciliation nationale », on se demandant « quelle est la différence entre les victimes d’octobre 88 et les victimes du printemps Noir », a-t-il martelé. « On demande au Premier ministre d’étudier la possibilité d’une réévaluation des indemnités accordées aux parents des victimes, décédés et blessés, car les indemnités n’ont subi à ce jour aucune augmentation, et ce, depuis l’année 1989, soit 2000 DA et 3000 DA calculés à base d’un SNMG de 2400 DA de l’époque. »

Zahir Kheloufi dira aussi : « L’association demande la capitalisation des victimes et revoir leurs statut, jusqu’à quand le pouvoir restera sourd aux cris de détresse des familles, car c’est grâce aux sacrifices des jeunes d’octobre qu’est né le pluralisme et le multipartisme, et il est du devoir de l’Etat Algérien de réparer une injustice historique et reconnaître le statut des victimes et leur rendre égard », et de poursuivre « on fait appel au président, car la réconciliation pour laquelle il œuvre concerne aussi les victimes d’octobre 88 et de nous rétablir dans nos droits. »

Hacène Merbouti

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