Faut-il vraiment se réjouir ?

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Ce n’est pas encore une certitude, même si l’Unpef a appelé à la reprise des cours, non parce que le ministre a pris la ferme décision de procéder à la radiation des enseignants grévistes, mais par respect à la justice algérienne. Une attitude fort honorable de la part des éducateurs et de leurs représentants syndicaux. Les professeurs ne sont et ne seront jamais des hors-la-loi. En attendant la suite que réservera le Cnapest, l’autre syndicat autonome qui est aussi à la 1e semaine de grève, au mouvement initié il y a près de 15 jours. Une chose est sûre, quelque soit l’engagement, les PEST ne piétineront jamais la loi, comme c’est le cas de l’autre côté. Le spectre de l’année blanche semble pour le moment du moins écarté, mais y a-t-il de quoi être fier ? Y a-t-il de quoi se réjouir ? Si vous pensez que si, eh bien vous vous trompez d’une part parce que rattraper le temps perdu est quasiment impossible. Quelque soit la méthode choisie, rien ne fera de cette année scolaire une année normale. Rattraper deux mois de perdu en trois mois, alors que l’on sait la surcharge des programmes scolaires, cela est malheureusement irréalisable. De toutes les manières l’avenir nous le dira. Il est facile de dire mais le faire est une autre histoire. D’autre part et c’est à notre sens la plus inquiétante, une nation toute entière qui se désolidarise de l’enseignant n’augure rien de bon. Personne n’a levé le moindre petit doigt pour épauler, soutenir et prêter main forte à l’éducateur de nos enfants. Ni les magistrats ni les droits de l’homme et encore moins la société civile n’ont daigné dire un mot, même un petit mot de solidarité avec les faiseurs d’esprits. C’est peut être d’ailleurs une raison qui a encouragé la tutelle à redoubler de férocité à l’égard du monde de l’éducation. Sait-on que l’enseignant détient dans ses mains l’avenir de ce pays. Sait-on que le secteur de l’éducation constitue la colonne vertébrale du développement de cette nation ? Sait-on encore que l’enseignant se consume pour éclairer toute la société algérienne ? D’autres questions, des milliers de questions méritent d’être posées en ce qui concerne le père protecteur, aimant et conseillant les millions d’enfants de cette Algérie meurtrie, malmenée et touchée dans ses entrailles. Une société qui ne s’inquiète pas des conditions socio-professionnelles des éducateurs, une société qui ne fait rien pour bâtir une école moderne est une société appelée à plonger dans les bas fonds de l’ignorance et de l’inculture. C’est pourquoi, il n’y a vraiment pas lieu de crier victoire et de se réjouir de cette spirale inquiétante allant droit vers les ténèbres et la régression. Au lieu d’aller de l’avant pour construire, un pays de progrès et de lumière.

Hocine T.

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