La Kabylie, plus plurielle que jamais

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Sauf revirement de dernière minute, la Kabylie s’apprête à s’investir dans le scrutin le plus “pluriel” de son histoire. Au-delà du fait qu’il constitue la première consultation électorale “tolérée” par les archs depuis leur émergence en 2001, aucune des formations politiques à ancrage traditionnel dans la région n’a évoqué fait plus rare encore en Kabylie, l’option, même probable du boycott.De fait, l’événement devient intéressant à tout point de vue. D’abord parce qu’il remettra au goût du jour les traditionnelles rivalités politiques entre le RCD (partant pour le scrutin dès son annonce) et le FFS (partant supposé pour le scrutin dès la dissolution), lesquels ne se sont jamais affrontés politiquement depuis les municipalités de 1997, et puis et surtout, parce que de nouvelles forces totalement inexistantes il y a quelques années feront leur baptême électoral à l’occasion de ces partielles. Cette option, qui se concrétisera d’une manière un peu moins directe chez les archs qui ne nient plus l’éventualité d’un parrainage des listes électorales, prendra tout son sens chez la jeune formation de l’UDR. Une formation qui livrera, pour l’occasion sa première bataille électorale depuis sa création, et ce, affirment ses responsables, dans le but de bousculer le traditionnel ordre politique établi en Kabylie depuis plus d’une décennie.Le test sera donc très sérieux, et les résultats constitueront des indices révélateurs irréfutables sur la solidité des formations sus-citées.Au FFS, détenteur des majorités des municipalités qui ont daigné voté en ce 10 octobre 2002, l’heure est plutôt à la sérénité et au bon sens.A se fier aux indiscrétions recueillies ça et là, au sein du parti, il semble que le FFS s’est finalement rendu à l’évidence des choses en renonçant presque définitivement à l’option du refus et de la prestesta qu’il a adoptée à l’annonce de la dissolution. Des informations toujours non confirmées font état du commencement d’une nouvelle stratégie chez la maison FFS, laquelle aurait d’ores et déjà peaufiné certaines listes électorales en attendant de finaliser les autres au moment opportun.Selon toute vraisemblance, le parti d’Aït Ahmed prendra part à ces partielles. Il se présentera en tant que défenseur des “acquis” d’octobre 2002. Mais cette fois-ci, il ne sera guère seul, chose par laquelle certains observateurs ont expliqué le scepticisme du parti quant au renouvellement des assemblées de la Kabylie. Pour ce qui est du PT, du FLN, du RND et du HMS, qui ne ratent que rarement les consultations électorales en Kabylie, il ne serait pas imprudent de dire que ces formations tenteront juste, comme à chaque fois, de sauver les meubles en grignotant quelques sièges aux APC.Notons toutefois, que ce nouveau rendez-vous électoral sera encore une fois rejeté par la formation du MAK qui le qualifie tout bonnement de “non événement”. Fidèle à sa logique de rejet systématique depuis 2002, le MAK estime par ailleurs, que ces élections n’apporteront rien de nouveau, ni de concret à la Kabylie.Mieux, les responsables du MAK trouvent que ces partielles seront l’occasion de gaspiller encore plus abusivement les deniers publics. Sacrée Kabylie, chacun dit tout haut, ce que les autres pensent tout bas.

Ahmed Benabi

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