Plongée de savoir dans les eaux souterraines du Sahara

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L’exploitation des ressources en eaux souterraines au Sahara rencontre plusieurs contraintes et obstacles en raison du peu de connaissances scientifiques relatives à la compréhension des divers phénomènes ayant conduit à des problèmes, dont certains peuvent engendrer des situations graves et irréversibles sur le milieu. C’est pourquoi le ministère des Ressources en eau s’est penché sur cette question et prépare l’organisation d’un colloque international sur les eaux souterraines à Ouargla les 12 et 13 décembre prochain.Cette manifestation technique et scientifique qui réunira les différents spécialistes d’organisations et de bureaux d’études nationaux et internationaux va leur permettre de présenter les résultats des travaux de leurs études réalisées dans la région, notamment sur la modélisation mathématique des ressources en eaux souterraines, la remontée des eaux dans la vallée du Souf et dans la cuvette de Ouargla, l’alimentation en eau potable de la ville de Tamanrasset à partir de Aïn Salah et du transfert des eaux de la nappe albienne du Sahara vers les régions des Hauts-Plateaux et de pouvoir ainsi échanger les expériences de terrain, et ce, en vue de contribuer à la résolution des problèmes et contraintes liés à la gestion des ressources en eau souterraines dans les régions sahariennes.Sur la base des communications retenues et présentant des études des cas de terrains ou des résultats de recherches au laboratoire, centrés autour des quatre sous-thèmes arrêtés pour le colloque, il sera mis en évidence les concepts et les approches méthodologiques définis au plan international, susceptibles de présenter relativement les mêmes conditions édaphiques et hydriques que les régions du sud du pays et ayant conduit à des meilleures pratiques de gestion.Quand on sait qu’au Sahara algérien qui couvre une superficie de plus de deux millions de kilomètres carrés avec des conditions climatiques très défavorables, l’agriculture qui constitue l’activité principale et le facteur indispensable à la stabilisation des populations n’est pas possible sans le recours à l’irrigation, on mesure la nécessité et surtout l’urgence d’une telle rencontre.La mise en valeur dans les régions sahariennes se présente comme la solution pour la réduction de la dépendance, voire l’autosatisfaction alimentaire au niveau régional et en dépit des potentialités immenses, les spéculations agricoles qui sont intimement liées aux ressources en eau disponibles n’ont connu de pratiques dans le passé, que dans les oasis et les régions à foggaras. Les perspectives de développement agricole au Sahara sont conditionnées par les disponibilités en eau et leur possibilité d’utilisation dans le temps. Les premières conclusions qui se dégagent après plusieurs années d’exploitation des nappes, notamment celles du Continental intercalaire et du Complexe terminal sont surtout liées aux problèmes de gestion, de planification et de suivi de la ressource en eau. En effet, il est difficile d’imaginer une gestion rationnelle et durable sans modification du fonctionnement physique, chimique et biologique de l’environnement. Il est difficile également de gérer une ressource sur un territoire aussi vaste sans de données techniques et scientifiques fiables et validées par l’ensemble des différents acteurs liés au suivi et à la gestion des ressources en eau.

H. Hayet

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